24 novembre 2022 - Disciplines / Equipement

Votre tapis de selle : comment bien le choisir ?

Dossier
Le tapis de selle pour votre cheval

Vous recherchez un tapis de selle confortable pour votre cheval : c’est très bien ! Mais qu’entendez-vous par confort ? Peut-être pensez-vous qu’un bon tapis protégera davantage le dos de votre cheval ? Saviez-vous qu’en réalité votre tapis sert à protéger votre selle de la sueur et de la poussière ? Bien utilisés, les tapis de selle peuvent améliorer le confort du cheval. Mais dans le cas contraire, ils apporteront des frottements supplémentaires sur le dos de ce dernier, comprimeront sa colonne vertébrale et ou modifieront l’équilibre de la selle.

Par où commencer ?

Avant de choisir un nouveau tapis, un prérequis est de s’assurer que la selle est adaptée au cheval. Au box, on vérifiera que la selle répartit le poids du cavalier sur le dos du cheval et libère sa colonne vertébrale grâce à un appui uniforme de ses matelassures et panneaux. Ces contrôles doivent être effectués avant et après une séance de travail, afin d’identifier d’éventuels déplacements du matériel.

L’observation du comportement du cheval monté est également requise. Oreilles couchées, mouvements de la tête, fouaillements de la queue, défauts dans la locomotion… Ces signes traduisent parfois l’inconfort ressenti par le cheval. S’ils augmentent suite à un changement de matériel, c’est peut-être que l’équipement est inadéquat.

Quels sont les points à surveiller ?

Un bon tapis dépasse suffisamment de chaque côté de la selle. On adaptera sa forme afin d’éviter des points de pression douloureux (selle qui repose sur les bordures du tapis…). En particulier en dressage, on tiendra compte de la longueur plus importante des quartiers de la selle.

Il est nécessaire de choisir un tapis qui libère la ligne de dos, en remontant suffisamment dans la gouttière de la selle. Pour un cheval avec un petit garrot, un tapis à coupe droite pourra suffire. Mais si son garrot est proéminent ou si son dos est creux, on adaptera la coupe à la morphologie. Tout comme la selle, le tapis ne doit jamais être en contact avec la colonne vertébrale du cheval.

De la matière du tapis dépendra la bonne évacuation de la sueur et de la chaleur. Facile à entretenir, le tapis coton a aussi l’avantage de pouvoir être fin, mais il s’imprègne rapidement de la sueur du cheval. Un tapis en nid d’abeille évacuera mieux la sueur et la chaleur. La laine ou certaines mousses distribuent mieux les pressions et amortissent davantage les chocs. Dans tous les cas, on s’assurera de l’absence de doublure au niveau de la gouttière, afin de laisser libre la colonne.

Avec une selle bien ajustée, un tapis fin suffira. Si la selle est trop étroite, il ne faut surtout pas mettre un tapis épais : cela ne va qu’amplifier le problème ! L’épaisseur et la texture du tapis doivent être homogènes sous la selle.

La présence de cales ou d’un amortisseur modifie la répartition des pressions sur le dos du cheval. Avec une selle bien ajustée, ces équipements peuvent avoir un effet négatif, en concentrant les pics de pression sur certaines zones. Ces dispositifs ont surtout un intérêt pour des chevaux dont la morphologie change, comme les jeunes chevaux, afin de combler des creux en maintenant la selle en place. Là encore, on restera vigilant aux contacts avec la ligne du dos du cheval. Les cales ne doivent pas remplacer une bonne adaptation de la selle.

La couleur et les décorations sont à l’appréciation de chacun. Il convient cependant de s’assurer que la selle ne repose pas sur les galons, liserés et autres ornements, afin d’éviter des points de pression importants.

J’ai mon nouveau tapis, et maintenant ?

Tout d’abord, je n’oublie pas d’utiliser les passants du tapis ! Un tapis bien fixé ne glisse pas au cours du travail. Le dos du cheval sera ainsi protégé des frottements. Certains modèles vont jusqu’à proposer un dispositif de fixation par velcro dans la gouttière de la selle.

Je pense ensuite à entretenir mon tapis, en le brossant et en le lavant régulièrement, pour éviter de blesser le cheval par l’accumulation de saletés.

Enfin, je continue à observer mon cheval ! En effet, l’utilisation d’un tapis ou d’un amortisseur peut apporter une amélioration chez mon cheval, en le soulageant. Mais parfois, le tapis ne fait que modifier l’ajustement de la selle et déplacer les points de pression. Le problème peut revenir plus tard.

Par Benoît PASQUIET (ingénieur de recherche IFCE)

Crédit photo @ A.S. Azzos.

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