ET SI JE METTAIS MON CHEVAL À L’ÉQUITATION WESTERN ?

Publi-rédaction
le cheval et l'équitation western

On me demande souvent, après  avoir vu travailler nos chevaux, comment faire pour « passer » du classique au western. Avoir un cheval autonome, équilibré, sécuritaire et patient semble en être le but. Mais attention, pas d’illusion, cela se construit. Par vous même, si vous en avez les compétences ou par un professionnel. Pour autant, vous  me posez de nombreuses  questions : « Quelles modifications cela représente t-il pour lui comme pour moi ? » « Quels moyens pour y parvenir ?» « Est-ce un processus réversible ? »

Alors voilà, sachez tout d’abord que :

• le simple fait de changer de matériel n’y fera rien.

• éduquer votre cheval sera primordial afin de sortir de son simple usage.

• prendre conscience qu’il ne sera pas possible de faire les deux alternativement et qu’un retour du western au classique sera très mal accepté par le cheval.

Les modifications attendues du cavalier 

Passer entre autres au « western » signifie :

• utiliser des codages cohérents, homogènes et adaptés

• de penser simple

• de changer l’usage de ses aides

– la voix : codage et intonation. En commande directe ou en renforcement graduel d’autres aides avant réponse adaptée.

– la main : il faudra passer d’un  cheval soutenu par la bouche, à « l’appui-­contact » aussi mesuré et agréable soit-­il mais permanent, à un contrôle réel de la bouche, au moyen d’un contact ponctuel, opportun et graduel. Le contrôle de la bouche est primordial dans l’obtention d’un frein sécuritaire, se basant sur la fuite à la pression, naturelle chez le cheval. Mais aussi pour le reculer, base d’un engagement  des postérieurs, gage d’un cheval au poids mieux réparti, véloce et mobile. Désengagées de leur travail d’appui,  les mains sont souvent encombrantes  au début et ne cessent de tricoter  inutilement créant malheureusement  de l’incompréhension et finalement du désintérêt voire du stress de la part du cheval.

– les rênes : puisque le western est une  équitation à une main, il faudra obtenir un contrôle des épaules, donc  la direction, en ajoutant un effet de rêne, la « Neck Rein », littéralement la « rêne de cou » à ce que le cavalier classique connait. En s’appuyant sur les mêmes principes de fuite naturelle à la pression, le cheval doit céder au poids de la rêne sur son cou.

– les jambes : il faudra passer d’un cheval porté et accompagné, à un cheval autonome. Les jambes, plus  longues et plus présentes doivent  assurer l’ordre de mise en avant ou en arrière, ainsi que l’impulsion sans être permanentes. Le cheval reste constant et actif jusqu’à nouvel ordre. Elles interviennent également dans l’engagement des hanches, ou sur tous les déplacements latéraux sur les principes des portes qui « s’ouvrent et se ferment ». La principale difficulté résidera dans le dosage concerté des différentes aides.

– l’assiette : associée aux jambes et, selon le degré d’éducation du cheval au mains (peu ou pas) elle permet  de contrôler vitesse, trajectoire et équilibre.

Le cheval devra apprendre :

• L’immobilité : le travail sur la patience est la base de la sécurité, de l’attention, de l’écoute et du respect.

• À affronter ses contrariétés et le stress provoqués par des situations inconfortables où il n’entrera en conflit qu’avec lui même, en trouvant sa propre solution.

• Se déshabituer d’un contact permanent et retrouver un équilibre naturel par la mise en avant. Il devra s’habituer à un mors simple, sans crainte de la main lors des contacts informatifs ponctuels.

• L’absence de muserolle et enrênement qui de toutes façons ne font qu’empêcher le cheval de s’exprimer et masquent les raisons de ses réactions. Inutiles de surcroit car le cheval applique une résistance  naturelle et s’appuie dès qu’il se sent « piégé ».

• Accepter des jambes présentes et actives.

• S’adapter à de nouvelles allures, plus rasantes, avec une propulsion marquée et une ligne du dessus plus proche de l’attitude naturelle.

Passer de l’un à l’autre est donc réalisable avec toutes races de chevaux pour qui a envie de changer de point de vue, alors : enjoy !

Arnaud Peroux. Village-Western.

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