C’est principalement la domestication du cheval, associée à d’autres facteurs,
qui implique la nécessité de soins bucco-dentaires réguliers.
Deux principales raisons justifient de montrer son cheval à un technicien dentaire équin:
la santé de l’animal et son bien être au travail.
Commençons par la santé
La santé bucco-dentaire du cheval est notamment facteur d’une homogénéité de la bouche de l’animal.
Les dents ne doivent ni gêner le mouvement masticatoire de manière mécanique (dent trop longue, trop haute, trop pointue…) ni de manière dolosive (carie, fracture…). La principale anomalie dentaire rencontrée sur les chevaux est ce qu’on appelle les surdents.
Celles-ci sont à l’origine de problèmes de nutrition, de fonctionnement du système digestif et de ses maux, de désagrément lors du travail du cheval et de problèmes bucco-dentaires plus importants.
Des coliques peuvent être déclenchées par un problème lié à un manque de suivi dentaire.
Le cheval est un animal dit hypsodonte, ce qui signifie que ses dents connaissent « une élévation vers le haut « tout au long de sa vie. A l’état sauvage, l’usure naturelle engendrée par la mastication compense cette croissance régulière. Le changement de vie du cheval n’évoluant plus à l’état naturel entraine une adaptation de sa mastication des aliments qui génère des répercussions sur sa physiologie bucco-dentaire.
Prenons l’exemple d’un cheval en box
Aujourd’hui, la plupart des chevaux vivant au boxe sont nourris à base de foin administré 1 à 3 fois par jour en quantité restreinte et à base d’aliments concentrés ou de céréales qui sont préalablement broyés, aplatis voir cuits. L’usure des dents lors de la mastication de ces aliments « tendres » est donc moindre que celle des chevaux mangeant plus de 18 heures par jour des aliments sous toutes les formes nécessitant une mastication longue et importante pour être avalé. La pousse et l’usure de la dent sont donc modifiées.
Qu’en est il pour les chevaux au pré?
Les parcelles que nous sélectionnons pour y faire pâturer nos chevaux regorgent d’herbe tendre et facilement broyable. Dans ce contexte de vie domestique,les dents du cheval poussent plus qu’elles ne s’usent naturellement. Il y a apparition d’un surplus de matière dentaire engendrant des troubles sur la santé et le bien-être de nos chevaux.
Qu’est ce que les surdents?
Ce sont des pointes d’émail situées sur la partie extérieure (côté joues) des prémolaires et molaires maxillaires et sur la partie intérieure des prémolaires et molaires mandibulaires (côté langue). Elles sont plus ou moins importantes en fonction de l’environnement du cheval, de son génotype et de la régularité des soins dentaires auxquels elles sont soumises. Les surdents sont abrasives créant des blessures au niveau des tissus mous de la bouche de l’animal appelées généralement stomatites.
D’autres pathologies sont à l’origine de problèmes de santé du cheval mais de manière moins fréquente.
La fréquence d’un entretien dentaire dépendra du mode de vie du cheval. Une visite dentaire par an est déjà un bon rythme. Le praticien dentaire équin vous conseillera en fonction des besoins de votre cheval.
Le bien-être du cheval au travail
Un cheval qui a une carie, des dents de loups qui gênent ou tout autre pathologie dentaire nous laissent imaginer les douleurs du cheval lorsque nous lui mettons un mors ! Le terme « dent de loup » ne vous est sûrement pas étranger.
Les dents de loup sont de petites dents situées à l’endroit ou le mors prend sa place dans la bouche du cheval.
Sont-elles des dents vestigiales ? ou des dents surnuméraires ?
Nous savons qu’elles sont gênantes dans le rapport avec le mors du cheval au travail.
Lors d’une action de main de la part du cavalier ou du meneur, le mors prend contact avec la ou les dents de loup. La racine d’une dent est implantée dans l’os et maintenue à celui-ci grâce à la présence d’un ligament alvéolo-dentaire. Les racines de celles-ci sont tellement fines et petites que la dent aura tendance à bouger dans son alvéole dentaire et le cheval sentira une gêne voire une douleur en fonction de sa sensibilité.
Celui-ci essayera de fuir le contact du mors et adaptera son comportement et ses attitudes créant des troubles au niveau de l’appareil locomoteur et de son mental.
Les dents de loup peuvent être au nombre de 2 comme il ne peut y en avoir seulement une.
Il est primordial qu’elles soient extraites par un technicien dentaire équin avant le débourrage pour éviter tout adaptation corporelle ou mentale de la part du cheval. Une fois extraite les dents de loup ne repousseront plus.
«L’entretien des dents chez le cheval est un acte hautement important pour sa santé et son bien-être.» nous explique Léa. « Nous étudierons ensemble dans un prochain article d’autres pathologies ».
Léa PLOUVIER
06 50 08 07 40
Technicien dentaire équin
CHEVAL PARTENAIRE #2 Printemps 2016