20 août 2018 - Disciplines

L’endurance équestre, finir c’est gagner.

Dossier
l'endurance équestre

Crédit photos – @LaureBphotographie – Marine et son cheval Pitou

Qu’est-ce que l’endurance équestre?

L’endurance équestre est une discipline équestre qui reste encore largement méconnue des cavaliers et peu médiatisée. Pourtant, la pratique de l’endurance est accessible à tous et offre des sensations de liberté en pleine nature et des longs moments de complicité avec son cheval. C’est l’une des six disciplines équestres présente aux Jeux équestres mondiaux. La France brille sur les podiums internationaux d’endurance équestre depuis plus de 20 ans et est également réputée par la qualité de son élevage de chevaux d’endurance.

Le respect du cheval avant tout

Une course peut se dérouler sur de longues distances allant de 10 km à 160 km. Le cavalier mène sa monture sur un chemin balisé, il choisit les allures en fonction du terrain. Le respect  du cheval est la clef de voute de la réussite en endurance. Plutôt que de rechercher la performance à tout prix, finir est déjà une fin en soi pour de nombreux cavaliers dont la fierté est d’avoir tenu la distance, tout en présentant un cheval impeccable aux contrôles vétérinaires.

 

@ Photo Dominique Cognée – Marine et son cheval Pitou

Pour assurer ce respect du cheval, la course est ponctuée de contrôles vétérinaires avant, entre chaque boucle et après la course afin de valider ou pas les capacités du cheval à commencer ou continuer la course. Tout cheval qui ne répond pas à des critères stricts de fréquence cardiaque (maximum 64 pulsations par minute), de métabolisme (hydratation, transit, état des muqueuses, etc) et qui ne présente pas des allures impeccables peut se faire éliminer. Après chaque course, le cheval doit également avoir une période de mise au repos obligatoire d’une durée variable selon la distance de la course avant de pouvoir être réengagé.

 

Les différents types de courses d’endurance

  • Lors des épreuves à vitesse imposée, sur les distances allant de 20km à 90 Km, la vitesse est limitée entre 12 et 15 km/h, à l’exception de certaines épreuves clubs pour lesquelles la vitesse imposée est inférieure. À la fin d’une épreuve, si le cavalier a respecté la vitesse imposée et si son cheval a passé le contrôle vétérinaire avec satisfaction, cavalier et cheval sont qualifiés pour participer à l’épreuve de niveau supérieur. Le mode de classement final se calcul de la manière suivante: ((Vitesse x 2 – Vitesse mini) x 100) / Fréquence cardiaque finale. La capacité du cheval a redescendre à une fréquence cardiaque rapidement après la course est donc au moins aussi importante que la vitesse.
  • Lors des épreuves à vitesse libre, sur les distances allant de 90km à 160km, celui qui gagne est celui qui est allé le plus vite en fatiguant le moins son cheval. Le chronomètre continue de tourner après le franchissement de la ligne d’arrivée jusqu’à l’entrée du cheval dans le vet gate (l’aire de contrôle vétérinaire). Il est donc primordial que le rythme cardiaque du cheval descende au plus vite sous les 64 pulsations minute pour pouvoir entrer au vet gate sans risquer de se faire éliminer sur le critère cardiaque. A partir de 130km, le poids du cavalier et du materiel est réglementé et doit être de minimum 70kg pour le cavalier avec l’harnachement du cheval excepté la bride. De nombreux cavaliers doivent avoir recours à des tapis plombés pour satisfaire cette exigence de poids.

L’endurance, un sport d’équipe

L’endurance est une discipline très conviviale où l’entraide est souvent de mise entre les cavaliers, mais aussi entre les équipes d’assistances. C’est avant tout un sport d’équipe composé du cheval, du cavalier, et d’une équipe d’assistance (dans la limite de 5 personnes par cheval) qui rejoindra en voiture le couple cavalier-cheval sur des points d’assistances indiqués sur le parcours de la course pour abreuver et de rafraîchir le cheval afin qu’il puisse continuer et finir la course dans les meilleures conditions possibles, en assurant des bonnes performances métaboliques et cardiaques.

 

L’entrainement du cheval d’endurance

Le cheval est par nature un animal endurant, capable de se déplacer sur des kilomètres pour satisfaire ses besoins en eau et en nourriture. Tous les chevaux et poneys en bonne santé et montés régulièrement peuvent donc participer à des courses d’endurance sur des petites distances en vitesse imposée. Toutefois sur de plus grandes distances l’endurance requiert un entrainement spécifique. Le travail de fond, du long et du lent, est primordial pour renforcer les articulations, les tendons, les muscles profonds et les organes sans les traumatiser. L’endurance c’est donc de longues heures en selle au pas actif.  Le travail de fond s’associe souvent à un travail cardiaque. Chacun a sa technique en fonction du terrain disponible, des trottings en dénivelés aux séances de galops sur la plage, ces séances ne doivent en aucun cas se substituer au travail de fond. A cela s’ajoute du travail sur le plat qui permet d’assouplir le cheval et de s’assurer qu’il sera en mesure de répondre à des difficultés techniques sur le terrain de course telles que des changements de pieds au galop dans un virage par exemple.

On parle aussi trop peu souvent de l’entrainement du cavalier. Lors d’une course, le cavalier a pour responsabilité de gêner le moins possible son cheval. Il doit donc être en bonne forme physique pour tenir des heures en équilibre au trot ou au galop  ou être en mesure de courir à coté de sa monture pour soulager cette dernière.

L’équipement d’endurance équestre

Il n’y a pas d’équipement spécifique pour le cavalier et le cheval d’endurance. Toutefois, sur de longues distances, l’équipement doit être particulièrement confortable et adapté afin de limiter les frottements, les blessures ou les tensions liés à un materiel inadapté ou défectueux. Beaucoup de cavaliers d’endurance optent pour un tapis épais qui limite les frottements et qui sèche vite, pour une selle permettant de monter aussi bien en équilibre qu’assis dans la selle au galop, pour des étriers à large plancher pour éviter les fourmillements ou les crampes sur de longues distances, pour des bridons et licols en biotane qui ne craignent pas l’eau, ou encore pour une sangle qui sait se faire oublier, souvent en néoprène. Le cavalier choisira pour lui meme des vêtements confortables et sans coutures pour éviter les blessures. Certains montent en chaussette plutôt qu’en chaps, d’autres choisissent des fenders larges plutôt que des étrivières. Pour le cavalier comme pour le cheval c’est donc la recherche de confort qui prime dans le choix du materiel.

Alors n’hésitez plus, venez découvrir cette discipline équestre, sellez votre cheval, parlez en dans votre centre équestre et venez participer à l’une des nombreuses courses d’endurance organisée en France. A bientot sur les courses.

L’équipe Cheval partenaire avec la collaboration de Marine Franck, cavalière de loisirs et d’endurance