Crédit photo Your Horse
Le « shivering » (terme anglais) dit aussi maladie des tremblements est une affection neuromusculaire idiopathique du cheval. Ce syndrome est décrit depuis de nombreuses années puisque les premières publications remontent à la fin du 19èmesiècle, néanmoins le shivering reste mal connu et encore un mystère pour la communauté scientifique.
Quels sont les signes du shivering ?
- Hyper fléchissement d’un ou des deux membres postérieurs
- Tremblements
- Cheval raide
- Amyotrophie de la main arrière
Il existe plusieurs degrés d’atteinte du shivering, les cas les moins sévères vont présenter de légers tremblements au niveau d’un ou des deux postérieurs et des fouaillements de la queue ou des piétinements. Dans le cas des chevaux plus sévèrement atteints on constate une hyperflexion d’un membre à savoir que le cheval va garder son sabot en l’air vers l’extérieur de quelques secondes à plus d’une minute dans certains cas en tremblant puis lorsque le spasme s’arrête le cheval repose lentement son membre au sol. On peut observer un mouvement d’extension vers l’arrière lorsque le spasme cesse. Ces signes sont facilement repérables lorsqu’on demande au cheval de donner son ou ses postérieurs mais aussi lorsqu’on lui demande de reculer, dans des virages serrés ou encore lors d’un départ à froid ou à la sortie du box par exemple.
Crédit photo Laure-Aline Dequier
Dans certains cas rares, les chevaux peuvent être atteints des 4 membres, les muscles des membres antérieurs, de l’encolure, du tronc et de la face sont également touchés par le shivering. Cette atteinte peut être isolée ou bien faire suite à celle des postérieurs. Lorsqu’on tente de demander le membre au cheval, la station sur les autres membres atteints lui est très difficile voire impossible.
Quand la face (muscles des oreilles, des paupières, des lèvres et des joues) et l’encolure sont atteintes, on peut observer des spasmes, le cheval cligne des yeux, ses oreilles tremblent et la commissure de ses lèvres se contracte mais cette atteinte est extrêmement rare.
Dans les débuts de la maladie, certains signes nous alertent comme le fait d’avoir un cheval inquiet, raide lorsqu’on lui demande de donner son postérieur avec une queue qui se tient à l’horizontale et un membre qui ne veut pas se déplier, ce genre de comportement est évocateur d’un trouble neurologique et la visite du vétérinaire est indispensable pour poser un diagnostic fiable et précis.
Étrangement les chevaux atteints de shivering ne sont pas gênés dans leur locomotion et peuvent même concourir avec de belles performances !
Traitements et recommandations :
Malheureusement, il n’existe aucun traitement pour soulager les chevaux atteints de shivering et personne ne peut prédire l’évolution de la maladie, elle peut rester à un stade léger comme atteindre un stage plus lourd rendant le cheval très handicapé.
On sait que le stress a une incidence sur le shivering et, dans la mesure du possible il faudra veiller à éviter les situations très stressantes comme le ferrage, le mieux étant de passer ces chevaux pieds nus, d’ailleurs certains propriétaires de chevaux atteints de shivering ont vu une amélioration dans les semaines qui ont suivi le passage pieds nus de leurs chevaux.
Une vie au pré avec du mouvement et de l’activité, des copains et un terrain plat semblent également très positifs pour ces chevaux mais attention au froid qu’ils supportent mal, il faut prendre soin de bien les couvrir et éviter au maximum les douches froides des membres. La vie au box est à proscrire pour ces chevaux, elle ne fait qu’amplifier les signes de la maladie.
A noter également que certains propriétaires relatent que des séances régulières d’ostéopathie et de shiatsu apportent une aide et un soutien positifs chez certains chevaux atteints de shivering.
Ne jamais réprimander un cheval atteint parce qu’il ne donne pas correctement ses pieds et ne pas insister pendant la durée du spasme.
C’est une maladie très impressionnante pour le propriétaire et assez anxiogène pour le cheval, cependant de nombreux chevaux vivent une vie quasi normale grâce à la volonté de leur propriétaire et à l’amour qu’il porte à leur cheval.
L’équipe Cheval-partenaire
Source : LE SHIVERING OU MALADIE DES TREMBLEMENTS CHEZ LE CHEVAL thèse vétérinaire 2010 de Dequier Laure-Aline