12 septembre 2025 - Disciplines

Le montage d’un parcours de CSO

La conception et le montage d’un parcours de CSO relèvent d’un équilibre subtil entre technicité, sécurité et progression. Le chef de piste doit élaborer un tracé fluide et adapté au niveau des couples cavaliers-équidés, tout en assurant l’intégrité physique de ces derniers, et en conformité avec les règlements de la Fédération française d’équitation (FFE, pour les épreuves des divisions « Club », « Amateur » et « Pro ») ou de la Société hippique française (SHF, pour les épreuves jeunes chevaux). Quelles sont les principales étapes du montage d’une piste, du choix du tracé à la mise en place concrète des obstacles ?

❶ Examiner tous les paramètres pour concevoir le tracé

Impossible de tracer le plan du parcours sans connaître les caractéristiques de la piste et le matériel disponible ! Le chef de piste commence donc par prendre en compte le terrain : dimensions, forme, orientation (attention au soleil levant ou couchant qui peut aveugler chevaux et cavaliers…), nature du sol. Il doit aussi avoir connaissance du matériel disponible : chandeliers, barres, soubassements… Toutes ces informations en tête, il peut alors imaginer le parcours, ou plutôt les parcours : sur une même journée de concours, en fonction des épreuves programmées, il faudra changer la disposition de certains éléments pour s’adapter aux niveaux et barèmes sans pour autant modifier toute la piste entre chaque épreuve (enjeux : gagner du temps dans des journées bien remplies, et économiser le personnel de piste !).

❷ Dessiner le plan

Le chef de piste dessine le plan de chaque parcours, la plupart du temps à l’aide d’un logiciel dédié. Objectif : garantir un enchaînement équilibré, harmonieux et accessible au niveau. Les virages doivent être larges – diamètre d’environ 20 mètres – pour préserver la fluidité. Idéalement, le parcours comporte autant de virages à gauche qu’à droite, et une alternance des profils d’obstacles. Le chef de piste s’appuie sur les règlements (FFE ou SHF) afin de respecter les exigences techniques propres au niveau : cotes, distance totale du parcours, nombre d’obstacles, nature et nombre de combinaisons…

❸ Préparer la piste

Avant toute installation, la carrière est vidée de tout matériel et le sol est préparé : arrosage, lissage, hersage… selon le type de sol.

❹ Positionner les barres au sol 

Le chef de piste dispose d’abord les barres au sol (une pour un vertical, deux pour un oxer) en commençant par les combinaisons, puis les lignes, et enfin les obstacles isolés. Pour y voir plus clair, mieux vaux ne pas apporter pour l’instant le reste des barres nécessaires (ou alors, les poser perpendiculairement aux barres placées par le chef de piste). Les distances dans les combinaisons sont mesurées avec un décamètre : mesure aux extrémités des barres et contrôle des diagonales, qui doivent être égales. Les lignes (droites ou courbes) sont mesurées au centre des obstacles.

❺ Poser les chandeliers

Les chandeliers sont installés dans le prolongement des barres au sol, en prenant garde de ne pas les déplacer. Une bonne pratique consiste à placer dès cette étape les numéros et les fanions (rouge à droite, blanc à gauche), afin que tout le personnel de piste se repère mieux pour la suite du montage !

❻ Ajuster la hauteur et la largeur

Les barres qui étaient posées au sol sont placées à la cote. La largeur des oxers est ajustée, sans modifier les distances déjà mesurées : attention à ne pas décaler les plans pour ne pas fausser les distances des combinaisons ! L’utilisation de fiches de sécurité est obligatoire sur les plans arrières supérieurs.

❼ Remplir les obstacles

Un obstacle creux et sans pied est plus technique, donc le nombre de barres et le matériel (tels que palanques, échelles, soubassements) utilisés pour « remplir » les obstacles dépendent du niveau de l’épreuve. Échelles et palanques doivent être posées sur le côté plat des fiches.

❽ Finaliser la piste

Les lignes de départ et d’arrivée sont matérialisées. Les décorations (banderoles des sponsors, fleurs…) sont placées en dernier, en cohérence avec le parcours. Enfin, le chef de piste « roule » le parcours avec une roue de mesure en passant au même endroit que les concurrents. Il vérifie la cohérence globale, et mesure la distance totale afin de calculer le temps accordé selon la formule : distance du parcours (m) ÷ vitesse de l’épreuve (m/min) × 60. Il restera au chronométreur à placer ses cellules.

Pour conclure…

Un bon parcours est bien plus qu’un assemblage d’obstacles : c’est une expérience sportive réfléchie, destinée à faire progresser chaque couple cavalier-équidé dans une perspective à la fois compétitive et sécurisée. Le montage d’un parcours de CSO exige donc rigueur, technicité et sens de la pédagogie. Pour aller plus loin : consulter la fiche technique « Comment monter un parcours de saut d’obstacles (CSO) ? » disponible en ligne sur notre site équipédia.

Claire TOURNEUR (chargée de projets & développement – IFCE)

Crédits photos : C. Tourneur / IFCE

Le logo de l'IFCE

Retrouvez aussi…