INTÉRÊT DE L’EXAMEN PAR IRM DU PIED DU CHEVAL

Dossier
irm chez le cheval

L’imagerie par Résonance Magnétique (IRM) du membre distal du cheval a considérablement amélioré notre compréhension des modèles de blessures des tissus osseux et mous dans le sabot, en raison de la visualisation complète de ces tissus.

Pour l’imagerie proximale à la boite cornée du sabot, l’échographie permet le diagnostic de nombreux types de blessures des tissus mous dans le paturon, le boulet, la région sous-carpienne/ tarsienne et les régions carpiennes / tarsiennes. Mais l’échographie, même combinée à une étude radiographique ne donne pas autant d’informations que l’IRM sur la structure et l’activité des éléments anatomiques observés.

La radiographie ne donne elle que des informations limitées notamment en ce qui concerne la structure osseuse et les tissus mous (ligaments, tendons, cartilage, compartiments synoviaux…).

Seule l’IRM peut en effet combiner des informations en 3D des struc-tures observées combinées à des informations sur les variations de composition des tissus observés (en eau notamment ce qui permet de détecter des phénomènes inflam-matoires profonds et précoces).

Qu’est-ce que l’IRM peut ajouter à l’information existante?

Dans une population typique de chevaux boiteux, environ 90% souffriront d’une boiterie qui peut être localisée au membre distal, d’après une anesthésie régionale (tronculaire ou intra synoviales) diagnostique. Une forte proportion de ces boiteries se localise plus spécifiquement dans la région des pieds. Pas étonnant alors, quand on regarde les données combinées des cliniques où fonctionnent des IRM équins, qu’environ 70-75% de la charge de travail en IRM est constituée d’études du pied.

Lésions rencontrées 

Selon une étude de Dyson, Murray et al, publiée en 2008, faite sur 584 chevaux avec des douleurs au pied, les lésions étaient objectivées sur les structures suivantes :

• Os sésamoïde distal seul (naviculaire) (3.6%) 

• Tendon fléchisseur profond du doigt (15.2%) 

• Os sésamoïde distal (naviculaire) et tendon fléchisseur profond du doigt (10.3%) 

• Ligaments collatéraux de l’articulation interphalangienne distale (du pied) (30.1%) 

• Phalange moyenne ou distale (P2 ou P3) (4.3%) 

• Ligament sésamoïdien distal impair (3.4%) 

• Ligament sésamoïdien collatéral (0.5%) 

• Lésions multiples (30.1%).

Bon nombre de ces lésions affectent des structures anatomiques qui ne sont pas examinables de façon optimale par la radiographie ou l’échographie.

Les intérêts de l’I.R.M 

• Permet d’obtenir des images de haute qualité de l’os et des tissus mous,

• Seule technique capable d’objectiver l’ensemble des lésions de la boîte cornée,

• Technique d’imagerie standard en médecine humaine,

• Pas de nécessité d’anesthésie générale,

• Présence de plusieurs centres en France,

• Permet un diagnostic dans 90% des cas,

• Un diagnostic précoce et précis permet d’éviter les examens répétés et les traitements inutiles,

• Permet un traitement adapté (infiltration, chirurgie, maréchalerie).

Quand envisager un examen IRM ?

• Une anesthésie diagnostique a été réalisée pour localiser la boiterie,

• L’examen radiographique ne donne pas de diagnostic précis,

• L’examen échographique est difficile ou impossible,

• La boiterie est apparue soudainement pendant l’exercice,

• Un traumatisme de type « clou de rue » s’est produit,

• Il y a un risque de fracture,

• On souhaite suivre l’évolution et la cicatrisation des lésions avant la reprise du travail,

Comment cela fonctionne? 

• L’examen est réalisé dans une pièce spéciale (cage de Faraday),

• Le membre est placé au milieu d’un aimant puissant,

• Des ondes sont appliquées en utilisant une antenne autour du membre,

• Le signal est ensuite analysé par un ordinateur pour créer l’image,

• Le signal varie pour distinguer la graisse (os normal) et l’eau (os inflammatoire),

• Les radiations ionisantes ne sont pas utilisées, l’examen est donc sans danger.

La qualité des images réalisées par IRM sur cheval debout ne cesse de progresser et aujourd’hui cette approche représente une alternative intéressante pour le diagnostic des lésions osseuses ou ligamentaires du pied non visibles radiographiquement ou échographiquement. C’est unetechnique d’imagerie multicontraste qui est devenue incontournable alliant une haute définition de l’évaluation anatomique à de précieuses
informations sur le fonctionnement métabolique de ces structures dans l’examen des boiteries du pied.

Clinique équine F.Pénide

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