17 octobre 2022 - Conseils / Disciplines / Sécurité

La peur à cheval ; apprendre à la gérer pour se libérer

Dossier
La peur à cheval

La peur est une émotion primaire, ancestrale, dont le rôle est de nous protéger, d’assurer notre sécurité. C’est grâce à la peur que nous sommes encore en vie ! Sans elle, nous sauterions gaiement dans le vide sans parachute, et même, nous monterions à califourchon sur des proies de 600kg pour voler au-dessus d’obstacles en galopant à 400 mètres/minute !

L’équitation étant un sport qui comporte des risques, acceptons cette peur comme un ami qui nous veut du bien. 

Comment fonctionne la peur ?

La peur est donc notre fidèle ange gardien. Sa mission (notre sécurité et notre survie, rien que ça !) étant la priorité absolue, elle bénéficie de certains privilèges, notamment d’un raccourci direct du cerveau aux muscles, sans passer par la partie analyse/réflexion de notre cerveau. Ce dernier provoque un shoot d’adrénaline et de cortisol avec une libération intense de glucose dans le sang. L’énorme avantage de ce cocktail, c’est qu’il permet une extrême réactivité et une force exacerbée notamment, toutes les ressources disponibles étant réquisitionnées pour cette tâche ultra prioritaire.

Lorsque le cerveau perçoit une menace, la peur apparaît, et engendre au choix une de ces 3 réactions :

1. L’attaque : qui nous permet de nous défendre ou de dépasser notre peur par exemple.

2. La fuite : qui nous permet de revenir physiquement ou mentalement dans notre zone de sécurité.

3. La sidération : cet état de bug qui nous paralyse pour nous permettre de faire le mort/se cacher/devenir inintéressant pour le prédateur.

Ces réactions peuvent être de l’ordre du réflexe, mais notre capacité d’apprentissage peut nous aider à les modifier.

D’autre part, en moyenne, seulement 8% de nos peurs seraient fondées sur une menace réelle… Le reste, c’est dans notre imagination. Car la peur stimule aussi notre incroyable pouvoir créatif, étant capable de nous faire inventer de toutes pièces des scénarios catastrophes dignes des meilleurs films américains de fin du monde. Alors le sentiment de peur augmente et c’est le cercle vicieux. Heureusement, ceci n’est pas une fatalité !

Vous l’aurez compris, la peur bénéficie de supers pouvoirs ! Elle est notre meilleure alliée, mais peut aussi, lorsqu’elle s’emballe, devenir encombrante et limitante, nous empêchant parfois de vivre pleinement notre plaisir, d’oser dépasser nos limites, d’explorer, d’essayer, bref, d’apprendre et d’évoluer.

Le courage, ce n’est pas de vivre sans peur, au contraire ; le courage consiste à analyser ce qui nous fait peur, élaborer des solutions pour l’affronter, nous y adapter afin de poursuivre notre évolution vers nos objectifs.

Comment optimiser la sécurité de l’équitation ?

L’équipement d’aujourd’hui se préoccupe grandement de la mise en sécurité du cavalier en se basant sur les statistiques de causes et localisations des blessures. Ainsi, les blessures au thorax, à l’abdomen, au cou et à la tête sont les plus fréquentes mais aussi les plus graves. L’apparition de l’airbag et surtout sa généralisation devrait drastiquement diminuer ces statistiques. Les casques d’aujourd’hui offrent de grandes performances. Les étriers et étrivières de sécurité libèrent le pied du cavalier en cas de chute.

D’autre part, les capacités physiques et techniques du cavalier sont déterminantes. Pour pouvoir suivre un écart impromptu ou rester en selle lors d’un refus par exemple, le tonus du cavalier est essentiel. Pratiquer une activité physique (autre que l’équitation) permet de travailler et d’acquérir une bonne condition physique. L’inconnu et l’incertitude étant le terrain préféré de la peur pour s’épanouir, soyez curieux, apprenez, entrainez-vous et faites-vous accompagner par des entraineurs qui sauront vous transmettre les savoirs qui vous manquent, et donc, vous faire gagner en confiance.

Et le cheval dans tout ça ?

La sécurité du cavalier passe également et indiscutablement par l’éducation de sa monture. 

Pour y arriver, le cavalier peut se former et se faire accompagner par des spécialistes de l’éducation, aussi appelée horsemanship, ou équitation éthologique. 

Ces spécialistes de l’apprentissage sauront transmettre leurs connaissances de l’animal, éduquer le cheval, et le rendront plus sécuritaire, à pied comme monté.

Outre cette éducation, n’oublions pas qu’un cheval bien dans sa tête doit aussi être bien dans son corps. Un cheval qui a mal essaiera de se soustraire à sa douleur, même si vous êtes sur son dos. Prenons soins de nos chevaux : être à leur écoute permet de repérer très vite leurs petits ou grands maux et de les aider le plus rapidement possible. 

Et quand la peur persiste malgré toutes ces précautions ?

Si malgré un cheval éduqué et disponible, une équitation de bon niveau, un encadrement de qualité et un équipement top sécurité vous vous sentez toujours limité par une ou même des peurs ?  Il s’agit peut-être d’une peur purement mentale, citons-en vrac les plus courantes : peur de ne pas réussir, de décevoir, de ne pas être capable, peur du regard des autres, de perdre le contrôle, d’oublier sa reprise etc. Dans le lot, nous retrouvons aussi les traumatismes causés par une peur intense, lors d’une chute par exemple.

Comment ne pas se faire envahir et submerger par nos peurs ? 

La peur à cheval

La Préparation Mentale est d’une grande aide pour la peur à cheval. La confiance s’apprend et s’entraîne ! Commencez par objectiver car, comme vu plus haut, la peur amplifie et transforme la réalité pour pouvoir se développer. Vous pouvez donc vous demander si la menace est réelle et, si cela est possible, servez-vous de mesures ou de fréquence. 

Par exemple : rappelez-vous que le chef de piste construit chaque obstacle avec un mètre et que les hauteurs sont réglementées donc, non, l’oxer numéro 9 ne fait pas 1m50 ! Une fois la peur identifiée, et le risque objectivé, ne restez pas bloqué dessus, sinon, le scénario se réalisera sûrement. Car votre cerveau est très bon élève, il va tout mettre en œuvre pour réaliser ce à quoi vous pensez. Donc si vous pensez à la chute, il est très probable que vous tombiez.

D’autre part, la peur et les émotions servent à vous faire agir, réagir à une situation. La solution est dans l’action, tant que vous n’agissez pas, l’émotion augmente, jusqu’à vous faire réagir. 

D’ailleurs, les pics d’appréhension se manifestent le plus souvent dans les temps d’attente : avant la compétition, avant l’épreuve, le pic majeur étant souvent entre le paddock et la piste, lorsque vous attendez à la porte. Formulez plutôt ce que vous voulez faire, comment vous voulez que ça se passe, comment vous voulez agir. À ce stade, on passe de la certitude de tomber sur le 9 à « comment franchir cet obstacle le mieux possible ? » 

Cherchez à détailler comment vous allez vous y prendre précisément. Par exemple : « je garde un bon galop dans ma courbe, je suis vigilant à l’équilibre latéral, je me mets bien dans l’axe, au milieu, un fois dans l’axe je regarde le drapeau bleu au bout de la piste, je reste bien vertical, souple et stable, et je laisse venir le saut ». Le but est d’avoir un plan précis sur lequel vous concentrer, de savoir exactement quoi faire.

Prenez le temps de vous imaginer réalisant exactement votre plan et le réussissant parfaitement, plusieurs fois, dans un scénario idéal, dans lequel vous prenez plaisir, jusqu’à ce que le film soit fluide et votre confiance boostée. À ce stade, la peur aura sûrement diminué ou disparu.

L’accompagnement en Préparation Mentale :

Le protocole détaillé ci-dessus ne remplacera évidemment pas un accompagnement avec un professionnel du mental. Car chaque individu est unique, les stratégies se doivent d’être adaptées sur mesure. Le préparateur mental dûment formé et qualifié dispose d’un arsenal de techniques issues ou approuvées par la science pour vous aider à changer les schémas de pensée qui limitent votre plaisir et votre performance. 

Citons les plus connues : la psychologie positive, la PNL (Programmation Neuro Linguistique), l’imagerie mentale, les techniques de respiration, la relaxation et l’hypnose. Cette dernière fonctionne à merveille pour apprivoiser ses peurs et s’avère d’une très grande efficacité dans la gestion des traumas et blocages. Accessible, ludique et efficace, l’hypnose vous permettra de créer concrètement le changement dont vous avez besoin.

Enfin, ne laissez pas une peur s’installer : plus elle dure, plus elle s’ancre et peut devenir chronique, voire phobique. Vous entraînez votre technique et votre physique ? Eh bien, bonne nouvelle, votre cerveau fonctionne comme un muscle : il apprend, s’entraîne et se perfectionne de la même façon. Si vous souhaitez dépasser un blocage, booster votre confiance, vos capacités de concentration, d’organisation, votre motivation, gérer vos émotions, prendre un max de plaisir et performer, la préparation mentale est faite pour vous, quels que soit votre discipline et votre niveau.

Aurélie Rohrbacher 

Préparation mentale en visio ou terrain, Coach Equypnose

06 45 56 89 46

aurélie.rohrbacher@gmail.com

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