Nous constatons de plus en plus de séneçons aux abords des routes et dans les prés des chevaux. C’est un vrai fléau pour nos chevaux. Certains prés à foin en sont remplis et nos chevaux risquent de le payer cher dans plusieurs années et on vous explique pourquoi… Vous pouvez visionner au bas de l’article deux vidéos prises en Gironde aux abords des routes et de certains prés.
Connaître la dangerosité des séneçons pour le cheval :
C’est important de parler de cette plante puisque la toxine n’est jamais rejetée par l’organisme de l’animal, elle s’accumule dans le foie durant toute sa vie jusqu’à la dose mortelle. La quantité mortelle pour un cheval de 500 kilos équivaut à une ingestion d’environ 15 à 25 kilos de Séneçon.
L’intoxication se produit lorsque le cheval les consomme soit dans son pré soit séchés dans son foin. L’ingestion régulière de cette toxine engendre des lésions, essentiellement hépatiques, qui sont irréversibles et souvent mortelles. Les signes cliniques peuvent apparaître seulement plusieurs mois après l’ingestion.
@cheval partenaire – Séneçons séchés dans le foin. A ce stade, séché et sans odeur, le cheval mange volontiers le séneçon.
Pour rappel, le cheval ne sait pas vomir, ce qui accentue le mauvais effet de certains poisons.
Il existe deux types de Séneçons :
Le Séneçon de Jacob (dit aussi Séneçon Jacobée) qui est une espèce bis annuelle, originaire d’Europe. Largement réparti sur l’ensemble du territoire, il mesure de 50 à 120 cm et fleurit de juillet à septembre. Un « bouquet » de fleurs jaunes habille le sommet de la tige.
Puis le Séneçon du Cap, plante originaire d’Afrique du Sud et importée malencontreusement en France, en 1936. Pluriannuel, il a une durée de vie pouvant aller de cinq à dix ans et colonise progressivement toute la France. La plante ressemble au Jacobé et mesure entre 40 à 80 cm. Elle fleurit de mai à décembre.
Quels sont les signes cliniques d’une intoxication aux séneçons chez le cheval ?
Les signes cliniques apparaissent généralement plusieurs mois après l’ingestion de la mauvaise herbe en quantité. Le foie est le domaine de prédilection de la toxine, ce qui crée une insuffisance hépatique chronique.
Les signes cliniques les plus fréquemment rencontrés sont :
- Amaigrissement
- Anorexie ou perte d’appétit
- Vertiges
- Coliques récidivantes
- Ictères (coloration jaune des muqueuses),
- Etats léthargiques,
- Troubles nerveux ou d’ataxie (encéphalose épathique).
Comment soigner votre cheval ?
A ce jour, il n’existe aucun traitement spécifique. Un traitement palliatif peut soulager la fonction hépatique et faire baisser la production de l’ammoniaque.
Il est aussi conseillé de fractionner les repas en 4 à 6 fois par jour, de distribuer une alimentation pauvre en protéines et riche en glucides comme la pulpe de betterave ou encore la mélasse.
Malheureusement, il n’existe pas encore de solution miracle !
Comment combattre les Séneçons ?
Cette plante est le véritable « poison » des prés ! Hautement toxique, elle doit être combattue avec force pour la santé de nos chevaux tant dans nos paddocks que dans les prés avant le fauchage du foin. Elles restent pourtant mal connues des agriculteurs et des producteurs de foin.
C’est pourquoi, il est important d’en parler autour de soi afin que tout le monde puisse reconnaître cette « mauvaise herbe » jaune dans les prés ou dans le fourrage des chevaux.
Nous avons tous un rôle à jouer. Hormis le fait d’en parler autour de nous, le moyen le plus efficace reste l’arrachage du séneçon par le pied juste avant le stade de la floraison afin de ne pas disséminer les graines.
D’autres utiliseront les désherbants sélectifs et laisseront reposer les prés à nu pendant près de 15 jours. Vous pouvez aussi semer les prés de trèfles blancs ou de ray-grass anglais qui limitent la prolifération des séneçons par leur pouvoir recouvrant !
L’agriculteur doit aujourd’hui vérifier ses prés avant de faire ses foins. Certaines écuries qui travaillent avec les mêmes fournisseurs de foin, se déplacent dans les prés avec l’agriculteur pour vérifier l’innocuité des pantes s’y trouvant.
@Cheval partenaire – Séneçons dans des prés à foin
Restons prudents et inspectons soigneusement et régulièrement les prairies de nos chevaux !
L’équipe Cheval-partenaire
Sources
http://www.vetequine-audreyrohn.f
Voici la liste des autres plantes toxiques :
Aconit, arum tacheté, belladone, buis, ciguës, colchique, colza, cytise, datura, digitales, ellébores, euphorbes, érable sycomore, ergot de seigle, euphorbes, ficaires, fougère mâle, fougère aigle, fusain d’Europe, galega, gland, gui, grande absinthe, if à baies, ivraie enivrante, jusquiame, laurier-cerise, laurier-rose, lierre terrestre, lin, mercuriales, morelle noire, morelle douce et amère, noix, prêle, porcelle enracinée, renonculacées, rhododendron, robinier, sabine, semen-contra, sorgho, tabac, thuya, vératre des montagnes, vesce.
Photos @Cheval Partenaire @Shutterstock