Les ténias : qu’est ce que c’est ?

Dossier
Le ténia chez le cheval

Les ténias sont des vers plats qui contaminent les chevaux en pâture et seraient responsables de l’apparition de coliques chez le cheval.

Quelles sont les différentes espèces de Ténias ?

Trois espèces de ténias peuvent parasiter les équidés. La plus fréquemment rencontrée est Anoplocephala perfoliata. Les adultes sont des vers plats (ou cestodes) formés de nombreux anneaux. Ils se fixent à la paroi du gros intestin, notamment sur la valvule iléo-caecale (orifice de communication entre le caecum et le côlon). Les anneaux postérieurs renferment les œufs : ils peuvent éclater et libérer les œufs dans les crottins ou se détacher et être éliminés entiers. Les œufs, ainsi libérés, sont ingérés par de petits acariens, appelés oribatides, présents sur les pâtures. Les  larves évoluent à l’intérieur de cet hôte intermédiaire. Les chevaux s’infestent en mangeant ces acariens infestés.

L’infestation est fréquente chez des chevaux de tous âges : elle commence au début du printemps et est maximale en fin d’automne. Elle concerne les chevaux qui vivent au pré.

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Ténia adulte dans un crottin © P. Doligez, Ifce

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L’infestation par les ténias : responsable de coliques ?

La fixation des adultes à la jonction iléo-caecale provoque des lésions, dont la sévérité dépend du nombre de parasites. Plusieurs études ont reporté une association entre les ténias et différents types de coliques iléo-caecales. Les ténias pourraient également jouer un rôle dans la genèse de troubles diarrhéiques et même de tumeurs bénignes de l’intestin. Leur pouvoir pathogène est cependant encore mal connu.

Comment diagnostiquer une infestation par les ténias ?

La coproscopie est beaucoup moins intéressante que pour les strongles : l’excrétion d’œufs est intermittente et leur distribution dans les crottins n’est pas homogène. Il y a donc beaucoup de « faux négatifs » (chevaux infestés mais dont le test est négatif). Ce test ne permet donc pas, comme pour les petits strongles de décider ou non de vermifuger un cheval à l’échelle individuelle.

La coproscopie permet cependant de détecter les fortes infestations, susceptibles de déclencher des coliques. Ce test est beaucoup plus sensible s’il est réalisé 24 heures après un traitement contre les ténias : il permet au vétérinaire de confirmer ou rejeter une suspicion d’infestation par les ténias.

Le test ELISA (Enzyme-linked Immuno-Sorbent Assay) s’effectue après une prise de sang ou par l’intermédiaire d’un test salivaire. Il permet de détecter, dans le sérum du cheval, les anticorps produits par l’organisme en réponse à un antigène spécifique du parasite. Ce test n’est pas intéressant à l’échelle individuelle car il y a beaucoup de « faux positifs » (chevaux non infestés mais dont le test est positif) : en effet, les anticorps peuvent être détectés jusqu’à 5 mois après un traitement contre les ténias. En revanche, ce test est intéressant à l’échelle du troupeau : il permet de connaître le niveau d’exposition aux ténias dans une exploitation et donc de déterminer le nombre de traitements nécessaire dans l’année.

Ces deux tests sont donc intéressants à l’échelle collective : ils permettent de décider de la fréquence de traitement nécessaire dans une exploitation donnée.

Le traitement contre les ténias

Deux molécules, efficaces contre les ténias, sont disponibles sur le marché :

  • le praziquantel, souvent associé dans les formulations équines à une lactone macrocyclique ;
  • le pyrantel, uniquement à double dose. Pour un cheval de 600 kg, il faut donc lui administrer 2 seringues de vermifuges.

Aucune résistance des ténias aux vermifuges n’a été rapportée dans la littérature pour le moment. Contrairement aux petits strongles, il est difficile de différencier les chevaux faiblement ou fortement infestés par les ténias de façon fiable. De ce fait, tous les chevaux, hébergés à l’extérieur, doivent être vermifugés 1 fois par an en automne, y compris les poulains de plus de 6 mois.

Dans des exploitations où il a été mis en évidence une forte infestation, il est possible de vermifuger les chevaux deux fois par an.

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Ce qu’il faut retenir

  • L’infestation par les ténias est fréquente au pâturage et touche les équidés de tous âges.
  • Les infestations par les ténias peuvent provoquer des coliques.
  • Une vermifugation systématique de tous les chevaux est classiquement recommandée en automne.

Bibliographie

Nielsen M.K., Equine tapeworm infections : Disease, diagnosis and control, Equine Veterinary Education, 2016, 28, 388-395

L’IFCE – Institut Français du cheval et de l’Équitation

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