Si elle peut s’avérer utile (voire indispensable) pour le confort, le bien-être et/ou la santé du cheval, la tonte n’est pas un acte anodin. Elle peut être source de stress pour le cheval et demande un certain savoir-faire. Comment s’y prendre pour œuvrer de façon sécuritaire, en étant le plus efficace possible ? Voici quelques conseils pratiques.
1) Choisir le type de tonte
Tonte légère, tablier, trait, en manteau, chasse ou intégrale… en premier lieu, il convient de choisir le type de tonte le plus adapté, notamment suivant l’activité du cheval (travail occasionnel, léger, modéré ou intense) et ses conditions d’hébergement (en extérieur ou en intérieur, type de bâtiments…). La volonté du propriétaire est aussi à prendre en compte (à des fins esthétiques en vue d’une compétition ou d’une vente par exemple). Avant de se lancer, il faut ensuite être organisé et faire preuve de bon sens.
2) (Se) protéger
Il est important de penser à se protéger, a minima en portant des chaussures de sécurité et en s’équipant d’une combinaison de travail. En complément, certaines personnes optent pour le port d’un masque afin d’éviter de respirer trop de particules (poils, poussières…). Une importance particulière doit être accordée à l’environnement de travail : préférer un lieu clos (surtout à l’arrière du cheval) et calme, avec une bonne luminosité et un sol non glissant. La tonte à l’intérieur d’un bâtiment permet de se protéger des courants d’air et de ne pas être tributaire des conditions météo, à condition de disposer d’un éclairage suffisant.
3) Contrôler et préparer le matériel
Un bon réflexe à avoir est de s’assurer en amont de disposer d’un matériel prêt à l’emploi, c’est-à-dire en bon état (tondeuse propre, peignes bien affûtés, bouteille d’huile remplie…) et fonctionnant de façon optimale (batterie chargée pour les tondeuses sans fil, tension des lames…). Suivre la notice d’utilisation de la tondeuse pour effectuer les bons réglages. Il est également conseillé de se munir de :
- Une rallonge électrique pour être plus libre dans ses mouvements.
- Un pinceau et/ou une brosse pour nettoyer la tondeuse.
- De grandes longes, ficelles et/ou anneaux de sécurité pour attacher le cheval.
- Un licol permettant de tondre facilement la tête sans détacher le cheval.
- Une brosse douce pour épousseter le cheval.
- Un marchepied stable et solide, si besoin.
- Une craie pour délimiter les zones à tondre.
Ne pas oublier de sortir une (des) couverture(s) adaptées en taille, grammage et deniers, propre(s) et en état. Enfin, au moment de commencer la tonte, bien huiler la tondeuse au démarrage, notamment au niveau de l’écrou de réglage et des lames.
4) Préparer le cheval
Donner un bon pansage au cheval (voire le doucher la veille) permet d’œuvrer sur un pelage propre et sec. L’objectif ? Faciliter la tonte tout en assurant le confort de l’animal et en préservant le matériel. C’est aussi le moment, si nécessaire, de dessiner le marquage sur le pelage suivant le type de tonte choisi.
Il est également indispensable de mettre le cheval en confiance pour pouvoir travailler de façon optimale. Plus le cheval se laisse faire et est décontracté, plus il est facile d’agir efficacement et en sécurité. Certains chevaux (notamment les jeunes chevaux pas encore habitués, les chevaux sensibles…) peuvent être effrayés à la fois par la vue et le toucher de la tondeuse en elle-même, mais aussi par le bruit qu’elle engendre. Il convient donc d’être très prudent et progressif. Présenter le matériel d’abord éteint au cheval, puis allumé à distance et enfin allumé, en contact avec la peau, au niveau de l’épaule. Passer à l’étape suivante seulement quand le cheval est confiant, sinon revenir à l’étape précédente et confirmer. Rassurer le cheval avec la voix, bien observer ses réactions et s’y adapter. Tout est une question d’écoute et de patience. L’idéal est de commencer l’habituation dès le plus jeune âge, en s’aidant par exemple d’une brosse à dent électrique dans un premier temps pour familiariser le cheval au bruit et aux vibrations. Les nouveaux modèles de tondeuses proposés sur le marché sont de plus en plus fonctionnels (moins bruyants, sans fil…). Néanmoins, lorsqu’un cheval est vraiment délicat, il peut être nécessaire d’opter pour la petite tondeuse de finition, moins impressionnante.
5) Procéder en sécurité
Pour assurer la sécurité de tous, quelques bonnes pratiques sont à respecter pendant la tonte :
- Avec les tondeuses à fil, veiller à toujours garder le fil électrique derrière soi pour éviter que le cheval ne marche dessus (d’autant plus avec un cheval ferré). De même, éviter de laisser le fil au sol. Les tondeuses sur batterie sont plus pratiques.
- Redoubler de vigilance et se placer de façon sécuritaire au moment de la tonte de l’arrière-main et des parties inférieures (poitrail, dessous du ventre, membres…).
- Toujours garder la possibilité de s’écarter rapidement du cheval (espace pas trop exigu…).
- Se faire aider d’un aide pour la première tonte, si le cheval s’avère délicat et/ou pour la tonte des zones plus difficiles d’accès (zones de pli…). L’aide peut par exemple tenir l’un des membres. Pour les novices, il peut être préférable de se faire aider par une personne plus expérimentée lors de la première tonte, en débutant d’abord avec un cheval calme, ayant l’habitude d’être tondu, afin d’acquérir les bons gestes.
6) Adopter une gestuelle sûre et précise
- Toujours positionner la tondeuse bien à plat contre la peau du cheval et la faire glisser à rebrousse-poil en traçant des bandes les plus longues possibles sans relever la main. La main libre (celle qui ne tient pas la tondeuse) reste en contact avec le cheval.
- Recouvrir légèrement la dernière trace de tonte pour effectuer la trace suivante, afin d’éviter les marques/irrégularités.
- Au niveau des zones de pli, tendre la peau avec une main et tondre avec l’autre, en veillant à ne pas pincer ou blesser le cheval. Si besoin, demander à un aide d’étirer l’antérieur pour faciliter la tonte de l’arrière du coude par exemple.
7) Entretenir régulièrement le matériel pendant la tonte
- Retirer régulièrement les poils coincés dans les lames avec le pinceau et/ou une brosse.
- Huiler l’orifice au niveau de l’écrou de réglage et les lames toutes les 10 à 15 minutes.
- Vérifier la tension des lames de temps en temps et, si besoin, resserrer d’un ¼ de tour.
- Retirer régulièrement les poils accumulés sur le filtre à air. Veiller à ne pas obstruer le filtre avec la main.
- S’assurer que les lames ne chauffent pas trop, sinon faire une pause pour les laisser refroidir. Il est par exemple possible d’alterner entre la « grosse » tondeuse et la tondeuse de finition.
8) Nettoyer et ranger le matériel après la tonte
- Panser le cheval (voire le doucher puis le sécher) pour retirer la poussière et les poils.
- Couvrir le cheval avec la (les) couverture(s) adaptée(s) préparée(s) en amont.
- Balayer les installations et ramasser les poils tombés au sol.
- Brosser, essuyer, démonter et nettoyer la tondeuse. C’est aussi l’occasion de vérifier l’état des lames, puis de les faire affûter (voire les changer) si besoin. La tondeuse peut ensuite être remontée puis rangée au propre et au sec en attendant la prochaine utilisation.
Cette dernière étape ne doit pas être négligée. Une bonne maintenance permet de préserver le matériel pour le faire durer dans le temps. Outre les raisons économiques, cela permet aussi un gain de temps dans les préparatifs à la prochaine tonte.Par Nelly GENOUX (IFCE) et Natacha RAYNAL (formatrice et coordinatrice de la formation « Groom international » IFCE
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