Le particulier ayant un poney ne sortant jamais ou le haras faisant de l’élevage et de la valorisation n’ont absolument pas les mêmes enjeux sanitaires et par conséquent les mêmes exigences à appliquer pour protéger leurs équidés des maladies contagieuses. Il existe cependant des grands principes en commun.
Faire un bilan de sa structure
En premier lieu, il est important d’évaluer les risques sanitaires de sa structure afin de déterminer les mesures les plus propices à son quotidien en fonction du nombre de chevaux, de leur âge, statut physiologique et état de santé, de l’activité (loisir, compétition, élevage… il est important de bien toutes les définir et les prendre en compte) et des mouvements (arrivées/départs de chevaux, sorties et réintroductions liées à vos activités).
Définir les zones de votre écurie
Pour limiter l’introduction d’agents pathogènes, votre structure ne doit pas ressembler à un hall de gare. Il convient de définir des zones d’élevage (écuries, paddocks, quarantaine…), professionnelles (grange, fumière, douche, hangar de monte…) et publiques, dont l’accès doit être limité à certains publics selon le niveau de risque :
• Zone d’élevage : palefrenier-soigneur, cavalier, vétérinaire…
• Zone professionnelle : livreur d’aliment, maréchal-ferrant…
• Zone publique : tout le monde
Définir vos lots d’animaux
Il est essentiel d’alloter vos animaux en fonction de leur sensibilité, leur niveau de risque ou des exigences sanitaires (cf. exemple ci-contre).
Définir un sens de circulation
Lors des activités de soin, toujours appliquer la marche en avant. Ce principe simple consiste à s’occuper des lots d’animaux les plus sensibles en premier, puis des lots sensibles et peu sensibles, et enfin des malades. Afin d’éviter les contaminations croisées, il est impératif de ne jamais revenir en arrière. Cette démarche s’applique également aux autres activités, en veillant à ce que les chevaux aient tous le même niveau sanitaire lors d’activités regroupées (entraînement…).
La prévention avant tout
Ce point peut paraître simpliste, mais est primordial. Tout commence par offrir de bonnes conditions de vie aux équidés (hébergement propre, ne provoquant pas de blessures, alimentation non contaminée, eau propre, fumière étanche et distante…). Adopter des bonnes pratiques pour optimiser l’hygiène de la structure au niveau des locaux (nettoyage et désinfection réguliers selon le risque, obligatoires après départ d’un cheval ou sortie d’infirmerie, dératisation, désinsectisation…), des moyens de transport (nettoyage et désinfection après chaque utilisation), du personnel (se laver régulièrement les mains, en particulier après avoir touché et soigné un cheval malade, laver régulièrement ses bottes et ses vêtements de travail, surtout après visite d’une autre structure) et du matériel (brosses et équipement propres à chaque cheval et fréquemment nettoyés). Chaque zone de l’écurie doit avoir son propre matériel d’entretien. Enfin, tenir les chevaux à jour de vaccination et vermifuger de façon raisonnée.
Surveiller les risques sanitaires
• À l’échelle de l’animal : observation quotidienne, prise de température et isolement au moindre doute.
• Lors d’entrées/sorties : tout animal rentrant dans une structure (arrivée ou retour de compétition par exemple) doit être mis à l’isolement le temps d’être sûr qu’il soit indemne de maladie. De plus, la tenue d’un registre d’élevage est une obligation règlementaire permettant de contrôler les flux d’animaux et d’anticiper lorsqu’un animal provient d’une zone à risque.
• Surveillance de l’environnement : la surveillance épidémiologique faite par le RESPE permet d’adapter son activité à la situation sanitaire.
Vous avez déjà mis en place de telles pratiques ? Vous faites déjà de la biosécurité sans le savoir. Dans le cas contraire, vous venez de comprendre les grandes lignes de la prévention sanitaire.
Par Gwenaëlle GRANDCHAMP-RENARD (docteure vétérinaire – experte sanitaire spécialité équine et ingénieure de projets & développement IFCE)
Crédit photo © A. Laurioux / IFCE