24 novembre 2020 - Santé

Vers un outil pour évaluer la fatigue du cheval de sport ?

Publi-rédaction
L'effort du cheval

Le but de l’entraînement de tout athlète est l’amélioration de la performance. Dans ce cadre, la fatigue fait partie du processus pour obtenir des résultats. En effet, pour progresser, il faut solliciter son organisme pour provoquer des adaptations, ce qui entraîne de la fatigue. Mais la limite entre la fatigue et le surentraînement conduisant à une contre-performance voire des blessures, est délicate à trouver. C’est la raison pour laquelle il est important d’avoir des repères pour bien gérer l’effort.

Pour les aspects physiologiques à l’origine de la fatigue, sont proposés des dosages de lactate, la mesure de la fréquence cardiaque, de la température corporelle, etc. Mais l’apparition de la fatigue s’exprime aussi par des modifications de la locomotion. On sait que la fatigue impacte les paramètres spatio-temporels des allures (augmentation de la durée de la foulée, difficulté à maintenir la cadence, baisse de la fréquence de foulée à la fin des sessions de galop en lien avec une baisse d’activité des muscles splénius et brachio-céphalique, augmentation de l’extension du boulet). Le trot semble être aussi impacté par la fatigue, ce qui a été mis en évidence chez des chevaux d’endurance, avec une baisse de sa symétrie. Si, jusqu’à maintenant, la lourdeur des équipements pour mesurer ces paramètres a freiné les applications, les derniers développements relatifs aux centrales inertielles laissent toutefois entrevoir de nouvelles perspectives.

Un travail est actuellement mené sur le plateau technique IFCE de Saumur, en collaboration entre l’IFCE et le Centre d’Analyse d’Images et Performance Sportive (CAIPS), composé de l’équipe du Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportives (CREPS) de Poitiers associée aux chercheurs de l’équipe RoBioSS de l’institut Pprime de l’Université de Poitiers. Cette étude vise à caractériser l’évolution de ces paramètres au cours d’une séance de travail dans différentes disciplines équestres. Il s’agit d’identifier les paramètres les plus pertinents pour mettre en évidence la qualité de la locomotion du cheval monté et de développer une méthodologie permettant de mesurer ces paramètres en embarqué. Le cavalier disposera ainsi d’un outil embarqué pour évaluer l’état de forme du cheval pendant une séance de travail et affiner sa programmation d’entraînement sur la saison sportive. Affaire à suivre…

Par Sophie BIAU (ingénieure de recherche en physiologie du sport, IFCE)

Crédit photo © IFCE