Le travail d’étalonnier est plus complexe et risqué qu’il n’y paraît à première vue!
Adriaan de BARRES, des ETALONS de BARRES situés près de Marmande nous explique avec passion le travail de l’étalonnier :
« Je ne parlerai ici que des saillies en monte en main que je pratique depuis des années, tout d’abord en Espagne puis ici en France avec des amis au sein des Haras Nationaux et depuis quelques années avec mes propres étalons de races diverses.
Tout d’abord, il est nécessaire de connaître parfaitement tous les aspects de la gestion des juments, avoir de bonnes connaissances en reproduction mais aussi en génétique et en soins pour les chevaux. Ces connaissances servent tout au long de la saison de monte, mais aussi avant et après car je considère que le travail ne débute ni ne se termine pas uniquement au moment des chaleurs de la jument.
Il est de notre devoir de conseiller correctement l’éleveur qui souhaite connaître la joie de faire naître un poulain, lui indiquer les différents contrôles à faire effectuer à sa jument pour s’assurer qu’il lui sera possible de procréer avant d’engager des frais, puis viennent les différents tests sanitaires qu’il ne faut pas négliger, certaines maladies pourraient être fatales pour la survie du poulain mais aussi pour la santé et la fertilité future de l’étalon puis celle des autres juments.
Dans un second temps, nous devons gérer tous types de juments qui nous sont confiées : rôle tenu par mon épouse, non sans danger là aussi car certaines n’ont jamais connue l’acte, d’autres ont été traumatisées par des saillies violentes dont la faute peut être imputée à l’homme mais aussi à certains étalons… Certaines juments sont vicieuses ou effrayées et vont jusqu’à botter (parfois très violemment) l’étalon ou l’étalonnier qui se retrouve en mauvaise posture entre les deux protagonistes (dur métier dans certains cas…).
Mais, lorsque vous avez vos propres étalons depuis qu’ils sont poulains et que vous les éduquez correctement, dans le calme et le respect de la jument mais aussi le vôtre : il y a alors comme une alchimie merveilleuse entre la puissance et la fougue (malmenée par un taux de testostérone qui grimpe violemment dans ces moments là) et vous (qui ne pesez guère à ses côtés).
Lorsque cette confiance est établie et que votre étalon vous « parle » en piaffant d’impatience pour honorer sa belle et vous « demande votre approbation » : alors OUI, c’est un merveilleux métier car dans ces moments là où beaucoup d’étalons deviennent ingérables voire dangereux, c’est un luxe de pouvoir dire au vôtre : « NON mon garçon, elle n’est pas prête » puis de le ramener jusqu’à son boxe encore une fois dans le calme alors qu’il n’y a qu’un licol et une longe sur laquelle vous n’avez même pas besoin de tirer… le plus beau contact c’est votre main sur son encolure alors tendue et prête à exploser !
Lorsque en revanche toutes les conditions sont réunies, après tout un cérémonial d’approche pendant lequel l’étalon fait sa cour le travail n’est pas fini, il faut parfois l’aider et le guider, lui apprendre qu’il ne faut pas mordre sa partenaire, ni même l’effrayer pas des actes violents ou des cabrés impressionnants… alors après tout ce temps qui leur est nécessaire, l’union peut être consommé…
Cependant, il arrive aussi qu’avant l’acte ou après ce dernier des coups de pieds fusent, vous devez toujours être à l’affût du moindre signe et réagir très rapidement pour éviter le pire, retirer l’étalon d’une certaine façon afin de le protéger.
Beaucoup de personnes qui nous interrogent avant d’emmener leur jument pensent que c’est elle qui risque le plus, je me dois de les rassurer et d’expliquer que le but de la monte en main est bien d’éviter toute blessure, aussi bien à la jument qu’à l’étalon…
C’est pour cela que mon épouse et moi-même formons une équipe soudée n’ayant nul besoin de parler lors des saillies, un simple coup d’œil nous suffit largement pour nous comprendre : elle encadre et rassure la jument pendant que je gère l’étalon. Son rôle est primordial et beaucoup de personnes semblent l’oublier, ce qui est vraiment dommage car le ressenti de la jument lui permettra s’il reste positif d’être saillie de nouveau dans de très bonnes conditions et dans le plus grand respect.
Une autre facette de ce beau métier se retrouve lors de l’accompagnement des éleveurs (professionnels ou particuliers ) durant la gestation de leur jument et aussi après la naissance du poulain afin de les informer, les aider dans les différentes démarches administratives mais aussi celles liées à l’élevage et de les guider dans ce nouveau rôle surtout lorsque c’est la première fois pour eux ! Quel plus beau cadeau peut-on espérer lorsque l’on voit grandir leur progéniture et la joie éclairer les visages des propriétaires !
C‘est à mon avis tout cela le rôle d’un étalonnier et je ne pourrais et ne saurais oublier une seule de ces étapes qui forment à elles toutes un métier cher à mon cœur, une passion pour être plus exact… »
Secteur Casteljaloux, à 6 minutes de la sortie d’autoroute de Marmande.
Tél : 07 83 34 02 89
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