Cette maladie correspond au syndrome du « gros poney fourbu » mais elle est plus complexe qu’il n’y parait. Comme son nom l’indique, elle est due à un trouble du métabolisme. Même si le mécanisme est encore mal compris, ce syndrome peut être comparé au diabète gras chez l’homme. La principale complication du syndrome métabolique équin (SME) chez le cheval est la fourbure, maladie grave et invalidante.
Divers signes cliniques sont rencontrés lors de cette affection : obésité ou surpoids, présence de dépôts adipeux localisés, signes de fourbure chronique ou encore baisse de fertilité chez les juments.
Les origines de cette affection sont multiples : tout facteur favorisant l’obésité peut être une cause d’apparition du SME. L’obésité peut déclencher le SME et le SME entraine l’obésité. C’est un cercle vicieux.
- Origine génétique : certaines races sont prédisposées. Il s’agit de races dites « rustiques » dont le métabolisme a tendance à favoriser une accumulation des graisses.
- Alimentation trop riche en glucides : ration de concentrés trop importante ou herbe trop riche que l’on retrouve particulièrement au printemps et à l’automne.
- Absence d’exercice physique ou exercice insuffisant.
Bien que le mécanisme soit encore mal cerné, on sait aujourd’hui que les chevaux atteints de cette maladie sont insulinorésistants, c’est-à-dire résistants à l’insuline, l’hormone qui permet le passage du glucose dans les cellules.
Diagnostic du SME
L’hypothèse de SME est fortement probable lorsqu’il y a présence de signes cliniques et modification des paramètres sanguins, ce qui se traduit par de l’obésité couplée à des dépôts de gras anormaux, fourbure et hyperinsulinémie.
A noter qu’il ne faut pas confondre le SME avec le syndrome de Cushing. En effet, ces deux affections présentent des similitudes : modification de la silhouette, fourbure et hyperinsulinémie.
L’objectif du traitement est d’améliorer la régulation de l’insuline, ce qui est obtenu en laissant le cheval maigrir et en le rendant plus actif.
Traitement hygiénique
- Bonne gestion de l’alimentation : une alimentation uniquement composée de foin est à privilégier et il faut veiller à réduire les sorties au pré voire même garder le cheval au paddock sans herbe.
- Exercice physique régulier et adapté aux conditions de chaque cheval. Le frein à l’exercice est généralement la fourbure.
Traitement médicamenteux du SME
Un médicament utilisé en médecine humaine est employé chez le cheval actuellement. C’est une molécule anti-hyperglycémiante, permettant de faire baisser la glycémie tout en favorisant la sensibilité des tissus à l’insuline.
On peut également utiliser un nouveau complément alimentaire, Nutraxin spécialement développé pour les chevaux atteints de SME. C’est un pain savoureux qui contient des fructo-oligosaccharides à chaîne courte (scFOS), des vitamines, minéraux, oligo-éléments et acides aminés. Il a été scientifiquement prouvé que ce scFOS améliore la sensibilité à l’insuline des chevaux en surpoids et soutient la flore intestinale normale.
Le plus efficace contre le SME reste la prévention de l’obésité, surtout chez les races prédisposées. L’apparition de zones de stockage du gras en excès doit conduire à la mise au régime chez n’importe quel cheval. Il s’agit de la responsabilité du propriétaire, qui est souvent sensibilisé par son vétérinaire.
Dr Sophie Paul-Jeanjean
Responsable technique gamme équine
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Crédit photos @Boehringer Ingelheim