27 mars 2016 - Disciplines / Formations

Le couple « Homme-cheval », quelques points de déblocage !

Publi-rédaction
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Le couple « Homme-cheval », quelques points de déblocage !

Le cheval est la plus noble conquête que l’homme ait jamais faite !

De tout temps, l’homme a cherché à s’approprier le cheval et ses qualités : du gibier chassé au partenaire de guerre, de travail ou encore de loisir.

Bien qu’ils se côtoient depuis des millénaires, la relation « cheval-homme » n’entre pas dans les programmes génétiques du cheval. Ce puissant animal traverse les siècles aux côtés de l’homme mais que savons nous réellement de lui, de sa nature, de ses capacités et comment l’aborder au mieux?

Nous avons rencontré Antoine Vidé et voilà quelques unes de ses solutions.

Antoine Vidé, homme de cheval et éducateur équestre,  formé auprès de dresseurs et cavaliers réputés est un passionné de l’approche comportementale du cheval.

Antoine nous rappelle les fondamentaux « l’équitation éthologique (fondée sur l’observation de l’animal dans son milieu naturel) nous invite à observer les réactions instinctives du cheval (instinct de fuite, instinct grégaire), ses modes de communication (aptitudes, postures, vocalises, signaux olfactifs, etc…) et ses capacités d’adaptation ou d’apprentissage (conditionnement).»

L’univers cheval et cavalier ne sont pas les mêmes. Ce qui intéresse l’humain, c’est la performance (élevage, sport, compétition, échange, osmose…), ce qui motive le cheval, c’est le confort, l’absence de contraintes, sa survie et celle de son espèce. Mais cet animal est entré dans nos vies, en ayant presque un statut d’animal familier, il a su s’adapter à des modes de vie qui sont même anti-naturels pour lui, tel une vie en boxe avec très peu de contact avec ses congénères qui est à l’opposé de sa nature avide d’espace et de vie en communauté.

La vie de troupeau, c’est le vivre ensemble qui amène à un équilibre entre affinité et prédominance. Lorsque le groupe est stable et que la hiérarchie est installée, l’expression des conflits est extrêmement discrète puisque chacun a trouvé sa place.

« Le cavalier », explique Antoine « doit construire cet équilibre confiance-respect  afin d’éviter les résistances du cheval : réactions de fuites, de défense, d’inerties et devenir ainsi le référant du cheval».

De part son hypersensibilité, le cheval a en permanence ses « sens » à « fleur de peau ». De ce fait, il est logique d’éviter tout phénomène de surprise, de mouvements ou de gestes brusques et de pressions inutiles. Les demandes doivent être limitées au strict minimum afin d’éviter des sensations d’agression chez le cheval. L’idée est de suggérer au maximum sans jamais imposer. Comme le dit si bien Andy Booth « aussi gentil que possible, aussi ferme que nécessaire !».

Quelques règles de comportement

Développons avec Antoine Vidé des conseils pour gérer au mieux nos bases relationnelles avec notre cheval :

  • j’utilise le principe de l’avance/retrait : je pose, retire puis repose plusieurs fois les matériels nouveaux (licol, tapis, selle, etc…)
  • j’intègre le principe de l’échelle de phase dans toutes les demandes (suggérer, demander, insister, déclencher)
  • Je récompense et je renforce ainsi toutes les bonnes réponses

Il faut répéter avec calme et détermination les opérations jusqu’à acceptation et habituation par le cheval de ces nouveaux éléments dans son quotidien. Il est bon de rappeler que l’équitation commence à pied, les moments passés aux côtés de notre cheval sont essentiels pour créer une relation de confiance avec lui. La mise en confiance face à de nouvelles situations doit se faire dans le calme, notre langage corporel, notre voix et notre comportement serein doivent rassurer notre monture. Inutile de débuter une désensibilisation si nous ne sommes pas dans de bonnes dispositions ou si nous craignons la réaction de notre cheval. Il le ressentira et la séance ne sera bénéfique ni pour nous et encore moins pour notre compagnon.

Ces règles de comportement sont recommandées dans les situations délicates de la vie du cheval  : débourrage, prise des pieds jusqu’aux ferrures, 1ère tonte, embarquement dans un van…

Fiche technique « d’un embarquement réussi dans le van »

Voyons maintenant avec Antoine comment se donner toutes les chances pour un bon embarquement du cheval dans le van. Les difficultés d’embarquement sont, entre autre, un vrai problème pour beaucoup de cavaliers et de propriétaires.

Comment le cheval interprète t’il le van ?

« C’est une niche sombre » explique Antoine, « étroite, instable, fermée avec un plafond bas ».

  • Positionnement et vocabulaire de base

1) Je manifeste à mon cheval mon calme, mon amitié (respiration lente, travail sur soi même, caresse type « gratouille »). Je recherche le relâchement du cheval : immobilité, tête basse (cession au licol), mastication ainsi que la décontraction de la zone queue (spontanée ou déclenchée par le cavalier).

2) Calme, respect de l’espace personnel, contrôle des mouvements avant et arrière, le stop, le contrôle latéral du cheval. J’envoie mon cheval sur un cercle, je le stabilise, je gère son allure, je l’arrête par le désengagement afin que tête et hanches soient bien orientées.

3) Le cavalier utilise la notion d’échelle de phase afin d’obtenir des réponses légères « suggérer, demander gentiment, insister puis enfin déclencher ». Cette échelle de phase demande au cavalier de respecter un bon timing. Il doit récompenser l’animal dès qu’il donne une bonne réponse. Il existe deux manières de récompenser son cheval : le renforcement positif (sensation agréable, récompense alimentaire, « gratouille ») et le renforcement négatif (stimulus inconfortable et la bonne réponse est récompensée par la cession de la demande).

Travail du cheval autour du van

1) Lors des premières leçons, j’enlève les barres de séparation et j’ouvre la porte latérale pour faire rentrer la lumière. Vous pouvez  mettre un tapis sur la barre de poitrail pour éviter que le cheval ne passe la tête par dessous la barre. Dans la mesure du possible, mettez le van en configuration maximale de place (par exemple, enlever les bas flanc)

2) Je propose au cheval d’identifier la zone van. Antoine suggère au cheval de s’en approcher, de reculer. Il lui laisse le temps de sentir, de toucher avec son nez, sa bouche et/ou les pieds.

3) Au fur et à mesure de la séance, la zone van devient plutôt confortable et la zone hors van plutôt inconfortable. Lorsque le cheval est proche du van ou du pont, il perçoit une sensation de calme et dès qu’il descend du pont, Antoine le remet au travail en cercle, ce qui crée une sensation d’effort chez le cheval.

4) Quand le cheval accepte de mettre les quatre pieds dans le van, foin, carottes, récompenses alimentaires l’attendent.

5) Lorsque le cheval est calme dans le van, demandez à un assistant de mettre en place progressivement la barre de queue et de fermer les portes en utilisant le principe avance/retrait (je ferme une porte, je l’ouvre, je recommence). Antoine poursuit ses explications « Je peux même lui proposer de rester très peu de temps à l’intérieur du van puis prolonger progressivement son temps de présence dans le van jusqu’aux contraintes du transport ».

Le travail au sol passe par l’entraînement et la patience. Le plus important est que le cheval soit connecté avec son cavalier. L’efficacité de la séance dépend de la capacité à maintenir la qualité de notre relation avec notre cheval pendant l’opération de l’embarquement dans le van. Une fois les bases du travail et d’approche respectées, vous pouvez alors envoyer votre cheval dans le van en restant sur le pont ou à l’arrière.

Adapter sa conduite à l’attelage van-voiture est aussi le secret d’un voyage bien vécu!

Un cheval stressé par une conduite non adaptée sera toujours réticent à monter de nouveau dans le van. Prenez votre temps, votre cheval se souviendra que l’embarquement et le voyage ce sont bien passés, cela deviendra une habitude pour vous deux !

Il est aussi conseillé d’attacher votre cheval en deux points d’attaches latérales (type chevaux de course).

Quelques règles de conduite :

  • Lorsque vous changez de direction, ne freinez pas et ne modifiez pas votre vitesse.
  • Lorsque vous accélérez ou que vous freinez, ne changez pas de direction

Bonne route !

Retrouvez Antoine Vidé en Gironde, Equilogos (St Sulpice et Cameyrac)

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