Le cornage chez le cheval

 Définition 

Le cornage ou hémiplégie laryngée chez le cheval est une affection des voies respiratoires supérieures, qui se traduit le plus souvent par des bruits respiratoires plus ou moins flagrants lorsqu’il respire.

Cette affection est causée par un dysfonctionnement du larynx, ou du moins une partie du larynx (la moitié), généralement la gauche, entraînant un affaissement du cartilage aryténoïde. Une vibration anormale de la corde vocale ainsi qu’un défaut d’entrée d’air en résulte. Le bruit résulte d’une modification du flux d’air au niveau des ventricules et des cordes vocales moins tendues.

 

Quels sont les symptômes ?

On reconnaît un cheval atteint de cornage lorsque celui-ci émet un « ronflement » plus ou moins important lors d’un exercice ou dès que le cheval est à l’effort. C’est-à-dire au trot ou au galop, quand le cheval va augmenter sa fréquence et son aptitude respiratoire pour pouvoir supporter l’effort. Les symptômes sont donc visibles sur une période d’effort de la part du cheval et non sur un cheval au repos. Le bruit est surtout présent lors de la phase d’inspiration.

Vidéo d’un cheval qui corne

 

Cependant, on peut aussi soupçonner un cheval « corneur » lorsque celui-ci s’arrête subitement pendant un effort sans aucune raison (dû au larynx qui vient boucher les voies respiratoires du cheval).

Comment diagnostiquer le cornage chez le cheval ?

Si vous vous posez la question, il est possible de réaliser une palpation des muscles du larynx, mais aussi une échographie, mais pour avoir plus de fiabilité la solution la plus pertinente est de réaliser une endoscopie.

Pour les stades de cornage avancés, il est possible de réaliser une endoscopie au repos puisque le cartilage sera en réel effondrement. Cependant, pour des stades moins avancés, il faudra réaliser une endoscopie à l’exercice, soit avec un endoscope embarqué que l’on appelle aussi un DRS : « Dynamic Respiratory Scope » / « Endoscopie Respiratoire Dynamique » (à réaliser sur un terrain d’entraînement ou au sein même de la clinique).

 

Quelles sont les causes de cornage ?

Cela est dû à une paralysie progressive et dégénérative du muscle abducteur du larynx qui se trouve en général du côté gauche dans 90% des cas (probablement à cause du nerf laryngé récurrent qui est divisé en deux branches -gauche/droite- dont la gauche est plus longue).

Ce muscle permet normalement au larynx de s’ouvrir complètement lors de l’effort et donc de laisser passer un maximum d’air. Cette atteinte du nerf qui parcourt le larynx, entraîne l’affaissement de l’aryténoïde et une instabilité de la corde vocale.

Les causes sont nombreuses :

• Une injection péri veineuse irritante
• Une mycose des poches gutturales
• Un traumatisme ou une tumeur de la tête
• Une intoxication
• Une complication de la maladie virale (grippe, rhinopneumonie…)
• Une complication d’une infection bactérienne ou parasitaire (gourme, piroplasmose…)
• Ou toujours aucune cause connue… Nous supposons donc que certains chevaux sont génétiquement prédisposés à cette affection…

Traitement 

Une fois le diagnostic de cornage confirmé auprès d’un vétérinaire, plusieurs solutions peuvent se présenter mais le traitement va surtout dépendre du niveau de grade auquel le cheval est confronté.

À partir du grade 3, la chirurgie est en général fortement conseillée. À la clinique, nous vous proposons une chirurgie debout, soit sous sédation et sous anesthésie locale. Ainsi, nous écartons les risques liés à l’anesthésie générale et les risques liés au réveil. L’intervention chirurgicale de cornage debout permet un ajustement plus précis et plus fiable de l’ouverture du cartilage aryténoïde, ainsi que de limiter les risques de toux et de fausse déglutition.

Explication et déroulement de la chirurgie 

Dans un premier temps, la chirurgie consiste en l’ablation de la corde vocale concernée et de son ventricule. Cette partie se réalise sous contrôle endoscopique à l’aide d’un laser. Parfois, cette simple partie peut suffire à réduire considérablement les problèmes respiratoires ainsi que le cornage.

 

Lorsque le laser n’est pas suffisant ou que le grade de cornage est trop élevé, nous réalisons une chirurgie de laryngoplastie. Une prothèse (fil métallique) est donc mise en place entre les cartilages cricoïde et aryténoïde pour « mimer » l’action du muscle paralysé.

 

 

 

Le cartilage aryténoïde est alors placé dans une position ouverte.

La position doit être adaptée (ni trop fermée/ni trop ouverte) afin de contrer les forces inspiratoires négatives et permettre un passage d’air suffisant mais aussi parce que le cheval doit pouvoir manger sans faire de fausse route.

 

 

Article réalisé par la Clinique équine de Conques

3 Château de Conques, 33420 SAINT AUBIN DE BRANNE