29 avril 2017 - Pathologies / Santé

La coproscopie chez le cheval

Dossier
coproscopie-cheval

La coproscopie est un moyen efficace de gérer le parasitisme et les vermifuges de nos chevaux de façon raisonnée. En effet, les vermifuges doivent être administrés de façon ciblée pour éviter les résistances et par conséquent la sur-infestation parasitaire du cheval.

Auteurs : M. Delerue, B. Ferry, C. Ménard, IfceMai 2016L’analyse coproscopique fait partie intégrante du principe de vermifugation raisonnée. Les chevaux excrètent des œufs de parasites dans leurs crottins. La coproscopie consiste à observer et compter ces œufs au microscope. Elle permet ainsi de déterminer le nombre d’œufs de parasites présents par gramme de crottins (nombre d’œufs par gramme : opg) et donc d’obtenir une indication sur la quantité de parasites adultes présents dans l’organisme du cheval. A partir de cette coproscopie, on peut donc décider de vermifuger ou non un cheval. Cette analyse doit être réalisée deux à trois mois au minimum après le dernier vermifuge, selon la durée d’action de la molécule utilisée.

Quels parasites peut-on observer ?

La coproscopie permet principalement d’observer les strongles et Parascaris equorum. Il n’est pas possible de différencier les œufs de petits et de grands strongles par une simple coproscopie, une coproculture beaucoup plus complexe, longue et coûteuse est nécessaire. Cependant, dans une exploitation où les chevaux sont correctement vermifugés, on considère que 99% des œufs observés sont ceux de petits strongles (cyathostomes). Les œufs d’oxyures sont peu observés puisqu’ils sont localisés principalement aux marges de l’anus et non dans les crottins. De même, la coproscopie n’est pas une technique de choix pour établir le statut d’un cheval vis à vis des ténias, l’excrétion d’œufs étant intermittente.

Quels sont les intérêts de la coproscopie ?

Chez les chevaux adultes (3 ans et +) :

Concernant les chevaux adultes, l’analyse coproscopique est utilisée pour déterminer le statut d’excrétion vis à vis des petits strongles principalement. Chez un cheval en bonne santé, le pouvoir pathogène des petits strongles est peu élevé. Le but n’est pas d’éliminer tous les parasites mais de limiter l’infestation des chevaux à un niveau acceptable pour leur santé. La coproscopie permet de différencier :

  • des chevaux forts excréteurs (qui excrètent plus de 200 à 500 opg dans leurs crottins)
  • des chevaux  faibles excréteurs (qui excrètent moins de 200 à 500 opg dans leurs crottins).

En fonction des caractéristiques de chaque exploitation, il est possible de choisir une valeur seuil de 200 ou 500 opg.

Au printemps et en été, seuls les forts excréteurs sont systématiquement vermifugés. Cette vermifugation ciblée permet de diminuer la contamination des pâtures puisqu’on vermifuge les chevaux qui excrètent beaucoup de parasites. Elle permet donc de rompre le cycle de l’infestation, sachant que 80% des formes parasitaires se trouvent dans l’environnement (pâtures, boxes). La vermifugation des forts excréteurs bénéficie donc à l’ensemble des chevaux : les pâtures sont moins contaminées et les chevaux se ré-infestent moins rapidement.
En automne, tous les chevaux doivent être vermifugés (aussi bien les faibles que les forts excréteurs) afin de tuer les ténias et les larves de petits strongles qu’on ne détecte pas ou mal à la coproscopie. Il est inutile de faire des coproscopies pendant l’hiver puisque les larves de petits strongles sont en « hibernation » et les chevaux n’excrètent pas d’œufs.

– A long terme, établir le statut excréteur d’un cheval

Après plusieurs coproscopies sur un même cheval, on peut établir son « statut excréteur ». Il est conseillé de réaliser ces coproscopies au moins 3 fois au cours de la première année (printemps, été, automne) puis 2 fois au cours de la deuxième année, afin d’obtenir des résultats fiables. Dans des conditions de vie similaires (allotement, conditions de logement, état de santé peu variables), la classification en fort ou faible excréteur reste relativement stable chez un même cheval. Seuls quelques chevaux se révèlent alternativement forts et faibles excréteurs. On peut donc, au cours des années suivantes adapter la fréquence des traitements selon le statut du cheval. Un cheval faible excréteur peut être vermifugé 1 à 2 fois par an, un cheval fort excréteur 3 fois par an. Statistiquement, seuls 20 à 30% des chevaux sont forts excréteurs.
Cette vermifugation ciblée permet de limiter l’apparition de nouvelles résistances aux vermifuges. De plus, dès la troisième saison de pâturage, elle permet de diminuer le coût financier lié à la vermifugation.

Chez le poulain, à l’âge de 6 mois

Avant 6 mois, les poulains sont principalement parasités par des ascaris mais à partir de 6 mois ils sont également infestés par les petits strongles. L’analyse coproscopique à l’âge de 6 mois permet donc de connaître l’importance de l’infestation par Parascaris equorum et/ou les petits strongles afin de choisir, pour les traiter, la molécule la plus adaptée. En effet, du fait de l’existence de résistances des parasites aux anti-parasitaires, les vermifuges efficaces contres les ascaris ne le sont pas toujours contre les petits strongles et vice-versa.

Chez tous les chevaux, quelque soit leur âge

La réalisation de coproscopies avant et après la vermifugation permet de déterminer l’efficacité du vermifuge par rapport aux petits strongles et donc de déterminer le niveau de résistance vis à vis d’une molécule antiparasitaire dans une exploitation.

Comment prélever des crottins pour une coproscopie ?

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