24 octobre 2019 - Disciplines / Formations

LA CONNEXION AVEC LE CHEVAL

Publi-rédaction
Eduquer son cheval avec Andy Booth

Sans connexion, le cheval est pris par son environnement, c’est-à-dire qu’il est absorbé par ce qu’il se passe autour de lui, plus que par son cavalier. C’est dans ces moments-là que le cavalier a la sensation de ne pas être au contrôle et que son cheval n’est pas à l’écoute. C’est ce genre de déconnexion qui peut devenir dangereuse aussi bien pour l’animal que pour son cavalier : un cheval qui fait demi-tour dans la carrière, un cheval plus peureux en concours qu’à la maison, etc.

On parle souvent du contrôle physique du cheval, de son fonctionnement et de sa biomécanique, l’engagement de ses postérieurs, la tension de sa ligne du dessus… mais si vous n’avez pas le mental de votre cheval, son physique ne suivra pas.

Qu’est-ce que signifie vraiment la connexion ?

La connexion n’est absolument pas quelque chose de magique ou de mystérieux. C’est simplement le résultat d’un conditionnement : des réponses précises et apprises grâce au relâchement de la pression lors du comportement souhaité.

De façon plus simple, la connexion va se caractériser par la capacité de votre cheval à rester connecté à son cavalier, que ce soit au sol ou en selle. Lorsque vous avez développé cette connexion, le cheval est alors capable de répondre à vos aides les plus subtiles, comme un simple blocage de votre assiette pour arrêter votre cheval, l’orientation de votre buste pour tourner ou encore quelques grammes dans les doigts pour la mise en place.

C’est elle aussi qui vous permettra de mettre en place une relation de complicité avec votre compagnon.

Pourquoi est-elle si nécessaire ?

Sans une réelle connexion avec votre cheval, celui-ci se concentre uniquement sur son environnement et va donc y répondre. Une branche qui bouge, un parapluie qui s’ouvre dans les tribunes ou un sac plastique qui s’envole vont être autant d’éléments qui vont venir influencer son comportement. Lorsqu’il est connecté à son environnement, il n’est par définition plus avec vous. Dans ces moments-là, c’est son instinct qui prend le dessus et parfois le retour avec vous peut être compliqué voire dangereux.

En effet, pour éviter de se faire embarquer, pour tenter de gérer les écarts ou encore pour ne pas se faire bousculer à pied, le cavalier est alors obligé de devenir très aversif pour obtenir un minimum de contrôle sur son cheval. Le retour à la connexion avec son cavalier peut alors être brutal et source de beaucoup de stress pour l’animal. Ce stress peut se traduire de différentes façons : manque de trajectoire à l’obstacle, manque de lucidité, coliques, ulcères, défenses fortes lors de certaines occasions.

Ce manque de connexion vous éloigne alors de vos objectifs que ce soit de partir en balade sereinement, d’être plus performant en concours ou de voir naître une réelle complicité avec votre compagnon. Et surtout, l’éthique de notre sport est peu à peu remise en question.

Comment obtenir la connexion ?

Aujourd’hui, la majorité des cavaliers n’ont pas la chance de savoir et comprendre comment un cheval apprend à s’arrêter, à avancer ou encore à tourner. Ils connaissent seulement les  techniques  de  pilotage  que  l’on nous inculque depuis le baby-poney.

Peu ont eu la chance d’entendre « ton cheval apprend par association, il apprendra qu’il faut s’arrêter lorsque tu tires sur tes rênes si et seulement si tu relâches la pression de celles-ci lorsqu’il le fait ».

Le saut du cheval

Beaucoup pensent encore que c’est l’application de chaque aide qui permet l’obtention d’une réponse, en réalité, c’est l’enlèvement de cette aide et le timing de cet enlèvement qui va venir conditionner la réponse. Nous pourrions tout aussi bien apprendre à un cheval à s’arrêter en serrant les jambes et à accélérer en tirant sur sa bouche : ce ne sont pas des réponses innées.

La connexion est donc l’équilibre parfait entre la confiance de votre cheval et le contrôle de ses pieds. Il doit être en  confiance  avec  l’humain et  les  outils qu’il utilise afin de bannir la fuite puisque celle-ci est une réponse naturelle à la peur. Chaque fois que votre cheval a peur, de vous, de vos réactions ou de vos outils, vous diminuez la confiance qu’il peut avoir en vous. Pour éviter cela, vous pouvez lui apprendre à gérer l’ensemble de ces facteurs et alors devenir plus confortable pour lui. Si votre cheval acquiert la capacité à vous lire et vous, à le comprendre, vous améliorerez votre contrôle et votre confiance.

Petit à petit vous obtiendrez alors un contrôle précis de ses pieds et vos aides pourront se faire de plus en plus subtiles.

Pour cela, éduquez votre cheval en lui apprenant les bonnes réponses et en devenant clair pour lui. Dès lors que vous serez devenu lisible, beaucoup de vos problématiques se résoudront peu à peu. Chaque mouvement que votre cheval fait doit être demandé, sinon vous perdez en finesse et donc en connexion.

Tout cela s’apprend, aussi bien de la part du cavalier que de la part du cheval et il n’est jamais trop tard.

Depuis longtemps, les cavaliers sont conscients que le mental du cheval fait partie de la réussite. Au XXIème siècle, nous savons comment travailler le mental du cheval grâce à la connaissance de la Théorie d’apprentissage. Pour la beauté de notre sport et le bien-être de nos chevaux : prenons en compte leurs intérêts et leur méthode d’apprentissage.  Avec un dialogue compréhensif et adapté nous pouvons faire d’eux de véritables partenaires sportifs.

Préférez inclure votre cheval dans vos  projets  que de simplement le piloter sans qu’il n’y voit son intérêt.

Catherine et Andy Booth

Le portrait d'Andy Booth