25 mai 2020 - Santé

Asthme équin, aucune toux n’est anodine…

Dossier
L'asthme équin

Les maladies respiratoires du cheval sont parmi les motifs principaux de consultation en médecine équine, en grande partie car elles altèrent la performance et le confort de vie de l’animal.

Comme les hommes, les chevaux peuvent être asthmatiques ! L’asthme équin est plus connu sous différents noms plus anciens comme l’emphysème, la pousse ou encore la bronchopneumonie obstructive chronique, la maladie inflammatoire des voies respiratoires… L’évolution de la terminologie reflète en réalité l’amélioration des connaissances vétérinaires : c’est en raison de ses nombreuses similitudes avec la maladie humaine que le terme « asthme équin » a été adopté en médecine équine récemment (fin 2016). On distingue différents stades d’asthme équin : d’une part l’asthme léger à modéré où les chevaux ne présentent pas de symptômes au repos et, d’autre part, l’asthme modéré à sévère où les symptômes au repos apparaissent et sont plus ou moins marqués. Le stade sévère de l’asthme concerne généralement les chevaux de plus de 7 ou 8 ans et les chevaux âgés, alors que des animaux plus jeunes peuvent présenter un asthme discret à modéré dès l’âge de 2 ou 3 ans.

Les informations sur l'asthme du cheval

Bien que la sensibilité varie considérablement, les causes de l’asthme sont multiples et l’environnement du cheval joue un rôle important et primordial. N’importe quel cheval exposé aux poussières et à des allergènes peut devenir asthmatique : dans de nombreux cas, l’alimentation (fourrages surtout) et la litière contiennent des agents irritants (champignons, moisissures, toxines…), qui vont provoquer suite à leur inhalation par le cheval une réaction respiratoire allergique et/ou inflammatoire, favorisant des lésions pulmonaires et l’installation d’un asthme équin. Les agents pathogènes tels que les virus respiratoires (virus de la grippe par exemple) ou certaines bactéries (Streptocoques par exemple) vont créer des lésions au niveau des voies respiratoires profondes, ce qui engendre une inflammation pulmonaire et bronchique qui peut évoluer à long terme en asthme équin, si elle n’est pas correctement prise en charge et soignée. La prédisposition génétique de la maladie est aujourd’hui mal évaluée, mais il a été remarqué que certaines familles de chevaux de selle avaient tendance à présenter plus de cas asthmatiques que d’autres.

Les signes cliniques dans les premiers stades sont souvent discrets et peu reconnus. Il peut s’agir d’une petite toux en début de travail qui persiste pendant plusieurs semaines ou lors de la distribution du foin, d’une difficulté à récupérer après un effort auquel le cheval est pourtant habitué, d’un écoulement séreux (blanc, translucide) au repos au niveau des naseaux. Dans les stades plus avancés, on observe un cheval qui présente une réelle intolérance à l’effort, des difficultés respiratoires marquées au repos, les naseaux dilatés au box, qui force l’expiration provoquant l’apparition d’une ligne de pousse… Au niveau le plus sévère, ces signes peuvent être impressionnants et représentent une urgence, ils doivent être pris en charge très rapidement.

Le diagnostic de l’asthme se fait d’abord par un examen clinique en lien avec les commémoratifs, puis des examens complémentaires sont souvent recommandés pour confirmer et affiner le diagnostic puis suivre l’évolution de la maladie. Dans ce cadre, sont souvent réalisés une endoscopie et des prélèvements respiratoires (lavages trachéal et broncho-alvéolaire), qui sont ensuite analysés en laboratoire (cytologie, bactériologie, virologie peuvent être demandés).

L'asthme du cheval

Le traitement de l’asthme varie selon le niveau d’atteinte du cheval et associe des mesures environnementales à un traitement médicamenteux quand ce dernier est nécessaire. Gérer l’asthme uniquement médicalement est illusoire et n’aura une efficacité que très limitée dans le temps : les mesures environnementales visant à réduire au maximum les contacts avec les agents irritants sont indispensables. Il est important de noter qu’un asthme débutant (stade léger à modéré) est réversible alors qu’un asthme plus marqué (modéré à sévère) est chronique et irréversible : les lésions pulmonaires sont alors installées, et nécessitent une prise en charge beaucoup plus lourde et souvent à vie.

En conclusion, il est primordial de détecter les premiers signes d’asthme, pour mettre en place un traitement (gestion environnementale +/- gestion médicamenteuse) rapidement afin de préserver l’appareil respiratoire du cheval, de lui assurer une bonne qualité de vie et de limiter les conséquences à long-terme.

Pour en savoir plus, visionnez la Minute Santé sur la toux : https://www.dailymotion.com/video/x7tclhf?playlist=x52swg

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Crédits : Boehringer Ingelheim Santé Animale, D. Gautier