28 octobre 2019 - Alimentation et compléments

Alimentation : quand le trop est l’ennemi du bien

Dossier
L'alimentation du cheval

Rations avec 12 compléments différents, cheval à 10L d’aliment, cures diverses et variées, nous sommes tous passés une fois par une de ces phases dans la gestion de l’alimentation de notre cheval. Peur qu’il manque de quelque chose, peur qu’il maigrisse, peur des pathologies, peur du « on ne sait jamais » … Oui mais voilà, alimenter un cheval est à la fois très simple et peut devenir rapidement une montagne russe si l’on ne vérifie pas les principes de base : ne pas cumuler au risque de perturber.

Principes de base :

  • Ne pas oublier les fondamentaux : pas de cheval sans fibres. Un cheval qui a besoin de 10L d’aliment pour se tenir en état cache en général un problème digestif : ulcères à l’estomac, problème de flore intestinale, mauvaise assimilation, mauvaise dentition. La fibre à volonté est déjà un préalable nécessaire pour éviter la plupart des problèmes alimentaires.
  • La plupart des chevaux, y compris de sport, qui travaillent moins d’1h/jour (6 jours/7) n’ont pas besoin d’aliment concentré s’ils sont en état. Seul un Complément Minéral Vitaminé est nécessaire (C.M.V) et éventuellement un peu de protéines.
  • Bien lire les étiquettes des compléments. Cumuler plusieurs compléments sans calculer les apports peut conduire à des doses toxiques. Il faut être par exemple très vigilant sur l’excès d’Iode (produits à base d’algues), de Sélénium, de vitamine D, de Fer…
  • Eviter l’excès d’aliment concentré : au-delà de la quantité maximale à ne pas dépasser/repas en volume (habituellement autour de 4L mais cela dépend énormément du type de cheval), c’est avant tout la quantité d’amidon contenue dans l’aliment qui peut être délétère. Au dessus de 120 gr d’amidon/100 kg de poids de cheval/repas (ce qui fait par exemple 1.1 kg d’orge pour un cheval de 500 kg) on sait qu’environ 20% de cet amidon n’est pas digéré et part dans le gros intestin en provoquant des désordres au niveau de la flore.

Les arguments marketing des compléments alimentaires font toujours rêver, mais comme pour nous les humains, pour faire du sport il faut avant tout s’entraîner. Ce n’est que lorsque qu’on parvient à un niveau d’effort physique très intense que l’alimentation doit être surveillée comme le lait sur le feu. En niveau loisir et amateur c’est avant tout l’excès d’aliments et de compléments qui pose problème et vient pénaliser les performances sportives. Un aliment apporte avant tout de la calorie et la calorie fait grossir. Donc si votre cheval se tient en état au foin, que ses « abdos » sont bien travaillés et qu’il a un C.M.V et bien tout va bien !

Les compléments alimentaires doivent être choisis de manière raisonnée en fonction d’une problématique : immunité, stress…Mais ils ne font jamais de miracles sur les performances sportives et si cela arrive c’est que le cheval était réellement au fond du seau avant !

Un athlète doit avant tout être bien dans sa tête et dans son corps pour performer. Être bien dans sa tête signifie avoir une vie et un budget temps de cheval :

  • manger en se déplaçant 14-16h : des fibres à volonté
  • dormir 5h/jour : un hébergement où le cheval peut dormir couché
  • se déplacer librement 2h/jour : pré, paddock
  • veiller 2h/jour
  • avoir des contacts sociaux 1h/jour : toucher et sentir des congénères

Sabrina PEYRILLE

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