L’hiver est une saison particulièrement critique pour les chevaux âgés : la proportion de décès augmente de 40 % durant cette période. Quelques indications sur les soins à apporter et les points de surveillance en période hivernale.
1 – LES SOINS QUOTIDIENS
Alimentation : augmenter l’apport énergétique et attention à l’eau glacée
L’alimentation du cheval âgé doit apporter suffisamment d’énergie pour lui permettre de conserver son poids. Il faut augmenter cet apport énergétique de 20 % par grand froid (T°< 5°), ce qui peut être obtenu par l’ajout d’huile dans la ration. Veillez à ce que l’eau ne soit pas gelée et donc inaccessible.
Le protéger du froid
Afin que le cheval au pré puisse se protéger du froid, il est nécessaire qu’il dispose d’un abri qu’il faudra pailler régulièrement pour obtenir une couche épaisse de litière pour qu’il puisse s’y coucher et s’y tenir au chaud. Les chevaux rustiques n’ont pas forcément besoin de couverture, surtout si leur état corporel est satisfaisant. En revanche, ceux qui font peu de poils ou qui ont tendance à maigrir pourront être protégés par une couverture imperméable et / ou rentrés au box la nuit. Il faut toutefois surveiller régulièrement les zones de frottement, au niveau du garrot notamment, pour éviter toute blessure.
Soins des pieds
Par temps très humide, la corne doit être entretenue et asséchée avec du goudron de Norvège. On peut également donner accès à des surfaces stabilisées plus au sec, évitant ainsi de faire patauger les chevaux en permanence dans la boue. Lors du curage des pieds, on mobilisera doucement les articulations ce qui permet un entretien de la souplesse des membres. Attention à la gale de boue qui s’attaque principalement aux paturons en raison de la présence de boue, d’une forte humidité ou de petites irritations.
2 – LES POINTS CLEFS À SURVEILLER EN PÉRIODE HIVERNALE CHEZ LE CHEVAL SÉNIOR
Arthrose, asthme, maladies infectieuses ou parasitaires : l’hiver favorise les maladies liées à l’âge chez le cheval et augmente le risque de mortalité.
La vaccination est à considérer avec attention car la réponse immunitaire des chevaux seniors aux rappels vaccinaux est inférieure à celles des jeunes équidés, notamment chez ceux qui souffrent de maladie de Cushing. Il faut donc bien respecter les protocoles vaccinaux contre la grippe, le tétanos et la rhinopneumonie.
Les animaux âgés présentent aussi plus de risques d’être atteints d’infestations parasitaires. On doit maintenir un programme de vermifugation raisonnée, adapté à l’environnement dans lequel ces chevaux vivent. La vermifugation de début d’hiver ciblera les petits strongles avant leur enkystement dans la muqueuse digestive, les grands strongles, le ténia et les gastérophiles.
L’asthme équin est fréquent chez les chevaux âgés. Le foin, aliment indispensable l’hiver, sera mouillé ou cuit à la vapeur ou remplacé, par exemple, par des pellets de luzerne.
L’arthrose est la pathologie locomotrice chronique la plus fréquente chez le vieux cheval. La douleur articulaire, aggravée par le froid et l’humidité, est la principale cause de boiterie chronique qu’il faut traiter sous peine de voir le cheval souffrir et maigrir.
Avec la collaboration de
Sophie Paul-JeanJean,
Docteur vétérinaire,
Responsable technique gamme équine Boehringer Ingelheim