23 juin 2023 - Santé

Les ulcères gastriques chez le cheval

Les ulcères gastriques chez le cheval

Pour comprendre ce qu’est un ulcère gastrique, il faut d’abord comprendre comment fonctionne l’estomac d’un cheval.  

L’estomac du cheval compte une entrée, le cardia, qui relie l’estomac à l’œsophage, et une sortie, le pylore, d’où commence l’intestin grêle. Il se compose de deux portions distinctes : La portion non glandulaire, directement après le cardia et qui occupe toute la partie supérieure de l’estomac. Elle réalise une fonction de stockage d’aliments. La seconde portion est appelée portion glandulaire et est séparée de la première par la « margo plicatus ». La portion glandulaire s’étend de la margo plicatus jusqu’au pylore. Elle est constituée de cellules produisant de l’acide chloridrique (HCL), qui est un acide digestif très puissant. Bien que le HCL soit sécrété directement au contact de la muqueuse glandulaire, celle-ci est naturellement protégée pour y résister.  

Du coup, un ulcère gastrique, qu’est-ce que c’est ?  

Un ulcère est une érosion qui entreprend l’intégrité de la muqueuse de l’estomac. Les ulcères sont caractérisés différemment selon s’ils sont présents sur la muqueuse glandulaire ou non glandulaire. 

Pourquoi ? 

Tout simplement parce que la structure de ces deux muqueuses étant très différente, les ulcères qui s’y développent vont avoir des mécanismes d’apparition, une évolution et une apparence distincts.

Comment se produisent les ulcères ?

Ils sont le résultat du contact de muqueuse gastrique avec l’acide produit par celui-ci. L’alimentation joue un rôle central dans ce phénomène mais cela peut survenir également lors de reflux gastrique, d’un retard de vidange de l’estomac, de l’augmentation de la pression intra-abdominale lors d’effort important, d’une perte d’intégrité des mécanismes de protection de la muqueuse glandulaire, …  

Beaucoup d’études sont encore en cours à ce sujet. 

On peut déjà avancer que l’apparition des ulcères dépend de l’alimentation, de la race, du mode de vie, de l’intensité d’entrainement du cheval, … et de l’individu ! 

Plus l’intensité de travail est élevée et plus il y a de probabilités que le cheval développe des ulcères. Au moins 8 chevaux de course à l’entrainement sur 10 sont atteints d’ulcères, ainsi que près d’un cheval de sport ou de loisir sur deux.  

Des études ont prouvé qu’un mode de vie limitant les contacts directs entre congénères, un accès discontinu à l’eau et une alimentation riche en amidon ainsi que le jeûne intermittent et répété favorisent l’apparition des ulcères. Le stress et l’utilisation d’anti-inflammatoires sur de longues périodes seraient aussi des facteurs prédisposants. 

Comment savoir si mon cheval a des ulcères ?  

Les symptômes liés aux ulcères sont très variés et dépendent d’un cheval à l’autre : Baisse d’état général et des performances sportives, perte de poids, appétit capricieux, coliques récurrentes, … 

Vu la diversité de symptômes et la difficulté d’établir un réel lien de cause à effet entre leur apparition et la sévérité d’éventuels ulcères, il sera toujours conseillé de faire une gastroscopie pour éclaircir la situation.  

Pourquoi ?  

La gastroscopie est le seul et unique véritable examen diagnostic des ulcères gastriques chez le cheval.  

Cet examen non invasif et non douloureux est réalisé grâce à une caméra introduite dans l’estomac pour en visualiser les différentes portions et donc mettre en évidence les lésions et leur étendue. Un régime adapté, traitement et un aménagement de l’environnement peuvent alors être mis en place.  

Mon cheval a des ulcères. Que faire ? 

Tout d’abord en parler avec votre vétérinaire, il pourra vous aider sur les points suivants :

• La gestion des ulcères sur le long terme grâce à des changements alimentaires et environnementaux : Il est recommandé de fournir une alimentation riche en fibres (herbe/foin à volonté) et d’éviter les périodes de jeûne. Les apports en amidon et les aliments sucrés (mélasse) doivent être limités car le sucre favorise l’acidité. Evidemment, un accès constant à l’eau est indispensable. 

• Permettre des contacts directs avec des congénères et une majorité de temps de vie en prairie/paddock sont primordiaux.

• Adapter l’entrainement : Écourter les séances de travail à moins d’une heure par jour et laisser des jours de repos dans la semaine sont essentiels.

• Traitement thérapeutique : Les ulcères étant toujours liés à la présence d’acide, le traitement aura pour but de réduire sa production par l’estomac. La molécule de choix est l’oméprazole (une fois par jour), généralement pour 3 à 4 semaines; Réaliser une gastroscopie de contrôle avant la fin du traitement permet de juger de l’évolution des lésions et de la bonne réponse au traitement. 

Si besoin, d’autres traitements peuvent compléter la thérapie, comme des pansements gastriques.

Clinique du CHEVAL

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