Qualité de l’air dans les écuries et répercussions sur l’appareil respiratoire du cheval

Dossier
Le groupement hippique national
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La gestion des maladies respiratoires du cheval ne peut pas se limiter au traitement médical : les mesures hygiéniques sont fondamentales. L’amélioration de l’environnement direct est la clé d’une rémission à long terme. On sait que de nombreux agents pro-inflammatoires sont présents dans la poussière des boxes et des écuries.

Une solution radicale de la gestion des chevaux asthmatiques consiste à les mettre dehors en permanence. Quand ce n’est pas possible du fait des contraintes liées aux chevaux en compétition, il faut utiliser des litières et des aliments générant moins de poussières et améliorer l’élimination des particules et des gaz toxiques par une meilleure ventilation.

Le foin est la première source de particules. Le foin sec est donc à retirer purement et simplement, sous peine de voir les crises se prolonger et s’aggraver. Il peut être remplacé par une alimentation complète, du foin dépoussiéré en cube ou du foin traité par de la vapeur d’eau à une température de 90°.Tremper le foin est un moyen peu coûteux de réduire la poussière inhalable, mais il favorise la croissance bactérienne. L’ensilage et l’enrubanné peuvent également être de bonnes solutions.

La paille contient également des articules responsables de l’hypersensibilité. Il est donc essentiel de changer les litières de paille pour des litières moins poussiéreuses (copeaux de bois commerciaux dépoussiérés…).

Le stockage du foin et de la paille dans le bâtiment de l’écurie est d’ailleurs préjudiciable. Les aires de stockage dédiées à la litière et au fourrage devraient être protégées contre l’humidité et les contaminants du sol, régulièrement désinfectées et éloignées des dispositifs d’élimination du fumier et des pistes ou des routes.

La ventilation et la température de l’écurie sont des facteurs très importants à prendre en compte pour contrôler la poussière et la charge en particules de l’environnement. Une mauvaise ventilation crée de l’humidité et des poches d’air chaud qui favorisent la croissance de moisissures et de bactéries.

La concentration et le nombre de particules inhalables dans l’écurie varient en fonction de sa conception et de l’emplacement des ouvertures dans les bâtiments. Des pratiques telles que le balayage, l’utilisation de souffleurs ou l’entrée dans l’écurie avec un véhicule à moteur doivent être évitées. Les chevaux doivent aussi être sortis des boxes lorsqu’ils sont nettoyés.

Avec la collaboration de  Sophie Paul-JeanJean, Docteur vétérinaire,

Responsable technique gamme équine Boehringer Ingelheim

Bibliographie 

1. VAN ERCK E. 

Evaluation et gestion de l’environnement. Congrès annuel de l’AVEF, Paris, 13 et 14 décembre 2017. 26.

2. DAUVILLIER J. 

Litière et alimentation : moyens d’actions ? Congrès annuel de l’AVEF, Paris, 13 et 14 décembre 2017. 27.