La leptospirose chez le cheval

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C’est une maladie très redoutée car elle peut s’avérer fatale suivant sa forme et la rapidité ou non de la traiter. Nous verrons aussi dans cet article qu’il y a des moyens simples pour l’éviter et ainsi protéger nos chevaux.

Origine :

La leptospirose est une zoonose (maladie transmissible à l’homme), elle est d’origine bactérienne (Leptospire) et présente la particularité d’avoir plusieurs variétés dont certaines plus dangereuses que d’autres. En effet, il existe plus de 300 variétés de leptospires et toutes n’ont pas la même virulence, cela dépend aussi de l’hôte.

La bactérie leptospire est excrétée par les urines des rongeurs sauvages principalement, ils ne sont pas malades mais en libérant cette bactérie, ils entraînent une contamination du milieu extérieur où la bactérie pourra survivre et même se multiplier suivant les conditions (paille, foin, points d’eau stagnante, sacs d’aliments entreposés etc.…). C’est une bactérie aérobie, c’est-à-dire qu’elle a besoin d’oxygène pour vivre, elle survit très bien dans les cours d’eau, les lacs, les marécages et les eaux stagnantes. Cette bactérie ne survit pas à des températures supérieures à 40°C et inférieur à 4°C et dans un environnement sec, c’est pourquoi on la retrouve principalement à l’automne et au printemps, là où le climat est tempéré, elle peut survivre jusqu’à 6 mois sur des sols humides et dans l’eau, ses lieux de prédilection.

Symptômes :

Le temps d’apparition des premiers symptômes se situe environ une semaine après la contamination du cheval.

Il existe différentes formes cliniques d’une infection par leptospire:

  • La forme aiguë se manifeste par une fièvre soudaine allant de 39,5 à 41°C, le cheval est abattu, il montre peu ou pas d’appétit, ses urines sont foncées. Ses muqueuses sont souvent de couleur orangée et il peut présenter des épisodes de diarrhée et de constipation.
  • L’uvéite est une forme très fréquente et classique, elle se traduit par une inflammation chronique d’une partie de l’œil appelé humeur aqueuse. Lorsqu’elle évolue de manière chronique, la perte de l’œil est inévitable à plus ou moins long terme, de plus les douleurs de l’inflammation sont difficilement contrôlables.
  • La forme inapparente est fréquente, elle ne manifeste aucun symptôme et elle est souvent révélée lors d’une recherche sérologique. Il s’agit surtout de contamination par des leptospires moins dangereuses.
  • La forme chronique quant à elle se manifeste sous différents aspects tels une baisse de forme accompagnée d’une anémie, des pics de fièvre par moment, un amaigrissement et des avortements durant le 3ème trimestre de gestation.

Quel que soit la forme, le diagnostic doit être confirmé par des examens de laboratoire. Le leptospire devra être mis en évidence dans l’urine où le sang suivant le stade de la maladie, une sérologie (recherche d’anticorps spécifiques) sera réalisée et seul le vétérinaire pourra interpréter avec précaution cette analyse.

Traitements :

Le vétérinaire prescrit des antibiotiques sur une période assez longue pour optimiser l’efficacité du traitement. Il peut aussi prescrire des traitements pour faire baisser la fièvre, aider le foie et les reins car ils sont particulièrement impactés durant la maladie et donner aussi des traitements pour soutenir et remonter l’état général du cheval.

Prévention :

A ce jour, aucun vaccin existe sur le marché mondial concernant la leptospirose équine, la prévention est essentiellement sanitaire et voici une liste de mesures à prendre :

  • Lutte contre les rongeurs au sein de l’écurie (mangeoire, points d’eau, paille, foin et grain), Attention toutefois aux produits raticide type mort aux rats car les chats et chiens peuvent les ingérer ou manger un rat déjà contaminé par le raticide ! Ces produits sont extrêmement toxiques, ils provoquent la mort de l’animal par hémorragie en quelques jours. Les symptômes sont : saignement, hypothermie, respiration difficile et cécité, en cas d’intoxication de votre animal de compagnie le vétérinaire administra de la vitamine K1. Non traité, cet empoisonnement est fatal pour l’animal.
  • Drainer les prairies, paddocks humides, les mares, marais et zones marécageuses (l’urine d’un animal contaminé peut infecter les autres chevaux sains)
  • Les eaux stagnantes doivent être assainies ou supprimées
  • Les boxes des chevaux infectés devront être scrupuleusement nettoyés et désinfectés
  • Le printemps et la mise au pré des chevaux est propice à la contamination

Les chiens étant nombreux dans le milieu équestre et très sensibles à cette maladie, il est nécessaire de les protéger en les vaccinant.

La leptospirose n’est pas une fatalité et en prenant des dispositions préventives nous mettons toutes nos chances de notre côté pour nettement diminuer le taux de chevaux infectés.

Source : http://www.haras-nationaux.fr et LES INFECTIONS LEPTOSPIROSIQUES CHEZ LE CHEVAL, thése vétérienaire par Dr Jauffrion Nastasia